La Cité du Pôle Nord

[Tengu]

Voyant que son petit tour de magie à l’air de plaire au gosse, Tengu regarde le jeune homme se triturer les méninges. Celui-ci finit par lui donner un nom, un certain Tyk, mais il va en falloir plus pour retrouver l’individu. Mais comme tout travail mérite salaire, Tengu glisse les quelques pièces au jeune garçon avant de continuer.

_ Parfait. Et serais-tu où je peux le trouver ce fameux "Tyk" ?

Oui parce que bon, il est bien gentil mais c’est loin d’être une ville miniature. Et Hanzo a tout sauf envie de l’arpenter en quête d’un homme dont il ne connaît que le prénom.

[Ermite des vagues]

Bien content d'avoir gagné si facilement quelques pièces, le gamin ne tarde pas à te répondre :

-Vous le trouverez dans le quartier marchand. Son échoppe n'est pas difficile à trouver, sur l'enseigne, y'a un dauphin-piranha gravé dessus.

Ensuite, il te dit qu'il doit te laisser, puisqu'il doit continuer à vendre les journaux. Il te fait signe de la main, et file.

[Tengu]

L'information du jeune homme est plus qu’appréciable pour Tengu, il se redresse donc et laisse un jeune garçon plus que ravit s'en aller. Il n'y a pas à dire, demander gentiment un renseignement est toujours plus productif que des menaces. En intimidant la personne se méfie, perd ses moyens et finalement l'information qu'on n'en tire n'est jamais très pertinente... enfin lorsqu'on arrive à comprendre un truc entre deux bégaiements de terreur.

Hélas certaines grosses tâches de Republic City n'ont toujours pas compris le concept. Le jeune homme part donc en quête de ce Tyk dans le quartier marchand. Il tourne quelques minutes jusqu'à enfin repérer la fameuse enseigne qu'on lui a décrit. À l’intérieur un client finit ses emplettes et est en train de payer à la caisse. Celle-ci est d’ailleurs tenue par un bonhomme plutôt bien bâti qu’une trentaine d’années. En attendant que la personne sorte, Tengu admire la poiscaille en vente et feint d’être un client lui aussi.

Se retrouvant finalement seul, le vendeur semble vouloir prendre sa commande et le jeune homme lui épargne le petit trajet. Arrivant à la caisse, il s’adresse au bonhomme.

_ Bien le bonjour. Je voudrais voir Tyk s’il vous plaît.

[Ermite des vagues]

C'était une journée plutôt calme à la poissonnerie. Maruk faisait son possible pour attirer les clients dans l'échoppe, mais sans trop de succès. Enfin, par chance, il n'eut pas le temps de se tourner les pouces après le départ de son dernier client, puisqu'un autre client venait de rentrer. Un étranger sûrement, nota le brave gaillard. Il en fut d'autant plus étonné lorsque cet inconnu demanda à voir Tyk.

-Et pourquoi vous voulez le voir ?

Mais il n'attend pas la réponse du client, et se mit à gueuler un "Patron, on vous demande !' bien sonore.

Ledit patron ne tarda pas à arriver. La porte de l'arrière boutique s'ouvrit, et un homme d'une cinquantaine d'années, barbu et au tablier maculé de sang de poisson en passe le seuil.

-Bonjour jeune homme. Que puis-je faire pour vous ? , fit-il d'un air jovial.

[Tengu]

Sous son masque le sourire de Hanzo s’agrandit d’un air véritablement carnassier lorsque le patron arrive de l’arrière-boutique. S’approchant de l’homme il se penche vers lui pour lui adresser des paroles murmurées.

_ J’ai ouï dire que si on cherchait des denrées disons… mmh… "rare". Vous étiez l’homme de la situation… Suis-je à la bonne adresse monsieur ?

Mieux vaut être sûr d’être au bon endroit avant de tenter quoique ce soit.

_ Si c’est le cas, pouvons-nous nous entretenir dans un endroit une peu plus… sûr ?

[Ermite des vagues]

Un regard entendu passa entre le patron et son employé.

-Je ne vois pas du tout de quoi vous parlez, jeune homme, conclut-il, en te jaugeant d'un regard moins aimable qu'à son arrivée.

[Tengu]

Vu le regard que s’échange les deux hommes, il paraît évident pour Tengu qu’il est au bonne endroit, ou du moins que les deux individus cachent quelque chose. Dans un sens cela reste compréhensible, un étranger tel que lui pourrait être n’importe qui. Comme un membre de la police, ou quelque chose dans l genre. Aussi cela lui paraît normal que les deux hommes nie tout en bloc.

Prenant un air bien embêté il frotte son menton dans sa main tandis qu’il place son poing sur la hanche. Quelle stratégie d’approche pourrait-il bien utiliser pour les mettre en confiance ? S’il le prenne pour un flic, le coup de "j'ai une grosse bourse bien remplie" ne devrait pas vraiment marcher. Tout comme le fait de jouer les personnes compréhensible, en leur expliquant qu’il comprend la raison pour laquelle ils se méfient de lui. Dans ce genre de situation il vaut mieux jouer carte sur table, montrer ce qui se passe réellement. Et dans ce cas, il va falloir leur montrer que le méchant ici, c’est Tengu.

Soupirant tout en secouant la tête d’un air désolé, il dégaine d’un geste vif son sabre et d’un geste unique il découpe les deux bretelles du tablier couvert de sang. Le mouvement n’a duré que le temps d’un battement de cil et lorsque le sabre retrouve sa place dans son fourreau, les bretelles relâchent le bout de tissu qu’elle tenait jusqu’à présent. D’une voie cette fois-ci bien plus sèche, il s’exprime avec cette froideur parfois terrifiante qu’il peut avoir lorsqu’il est sérieux.

_ Je suis du genre pressé et je n’aime pas vraiment qu’on me dise non. Quant à vous, j’imagine que vous n’aimeriez pas que les forces de l’ordre fourrent leur nez dans vos affaires… Nous sommes donc faits pour nous entendre, n’est-ce pas ?

La main de Tengu reste bien agrippée sur la poignée de son arme, autant dire qu’au moindre pet de travers des têtes risquent de voler.

[Ermite des vagues]

Oui, l'employé et son patron se méfiaient de cet homme. Si sa demande était coutumière pour eux, vu leur petit trafic, il ne l'avait jamais vu. Plusieurs questions mijotaient dans l'esprit de Tyk, mais c'étaient les conséquences qu'il craignait. Que ce soit les autorités, ou quelqu'un qui avait vendu la mèche, c'était mauvais signe.

Et le temps que le poissonnier prit pour tergiverser rendit sa surprise plus grande pour la suite. Voilà que le bougre d'inconnu se mettait à sortir son sabre et à lui découper son tablier tâché. L'homme n'eut pas le temps de réagir, et même son employé, qui s'était saisi de la première arme à sa portée, soit un couteau de cuisine, ne put rien faire. A part menacer l'inconnu, une fois le tablier à terre. Sur le visage des deux hommes, il n'y avait plus de sourire jovial. Ils n'appréciaient pas du tout cette plaisanterie.

Qui n'en était pas une. L'étranger aurait pû leur faire peur, s'ils n'en avaient pas connu d'autre. Là, c'était surtout la surprise qui les avait desservi. Il n'empêche qu'ils l'écoutèrent alors plus attentivement, d'autant qu'il tenait toujours son sabre.

-Mouais, concéda Tyk.

Un regard vers son employé suffit pour que Maruk lâche son couteau.

-Suivez-moi, fit le patron à l'encontre de l'étranger, Maruk, occupes toi de la boutique en attendant !

Il entraîna alors l'homme au sabre dans l'arrière boutique plutôt crasseuse et mal rangée pour le coup. Hum, cette bonne odeur de poisson, miam !

-Vous voulez quoi ?

Le ton était ferme.

[Tengu]

La tension a, bien entendu, grimpé en flèche lors du petit tour de force de Tengu, aka désaper le proprio de son tablier. Mais ceci a plutôt bien marché puisque les deux individus semblent plus attentifs au jeune homme. Et ce n’est qu’une fois la tension redescendu qu’il est invité à suivre Tyk dans l’arrière-boutique du magasin.

Donc soit sa petite démonstration a prouvé aux contrebandiers qu’il n’a pas à faire à un représentant de la loi. Soit il cherche à l’attirer dans un endroit plus tranquille pour lui régler son compte en toute discrétion. Par souci de prudence, Hanzo suit donc l’homme non sans garder à tout moment les deux personnes dans son champ de vision, tout en se déplaçant de façon totalement naturelle. Une fois dans la remise, il n’oublie pas de se placer afin de ne pas se faire surprendre par une attaque en traitre.

Cachés derrière les verres de ses lunettes, les yeux de Tengu ne ratent aucun détail de son environnement. L’odeur n’est pas des plus plaisantes mais elle est loin de déranger le jeune homme, il faut dire que l’entrainement qu’il a reçu consisté entre autres à passer plusieurs heures entouré de cadavres. Une manière de ne pas souffrir d’une quelconque gène ou faiblesse vis-à-vis de l’odeur de la mort. Et ce n’est qu’après quelques secondes qu’il finit par répondre au propriétaire.

_ Vous êtes direct, je vais donc en faire tout autant. Je suis à la recherche d’informations et au même titre qu’une des denrées que vous pouvez fournir, je payerais pour celles-ci.

Tengu marque une petite pause, observant quelques secondes Tyk avant de reprendre sans lui laisser le temps de dire quoique ce soit.

_ Je suis à la recherche de tous groupe ou personnes agissant en dehors du cadre de vos lois. Et s’il vous plaît, j’aimerais que vous commenciez par celui ou celle qui représente le plus de danger. Comme un caïd ou un big boss, vous voyez ce que je veux dire ?

Alors oui dire ça avec une telle légèreté et désinvolte c’est osé, mais en même temps il faut bien ce qu’il faut. C’est pas en se frottant à des agneaux que Tengu risque de trouver ceux qu’il cherche. Après tout, même si cela fait 20 ans que sa maîtresse a perdu le contact, les membres qu’il recherche ne sont pas le genre à sucer des pralines.

[Ermite des vagues]

Si Tyk prit un air plutôt surpris, c'était surtout qu'il avait plu l'habitude de vendre des marchandises de contrebande, que des informations. La surprise passée, il eut un bref sourire. Il pourrait berner facilement cet étranger, en lui donnant de fausses informations, mais l'homme était du genre honnête. Par contre, il se demandait bien ce qu'il cherchait cet épéiste masqué. Les ennuis peut-être ?

-Et vous serez prêt à lâcher combien pour obtenir ce que vous voulez ?

Demande subtile du poissonnier. Qui souhaitait voir la couleur de l'argent, avant d'entrer dans le vif du sujet.

-En tout cas, c'est bien la première fois qu'on me demande un truc pareil. Et ça prouve bien aussi que vous n'êtes pas du côté des forces de l'ordre, continua t-il.