A terre se trouve une vieille femme très âgée, mais qui semble néanmoins très robuste. En arrivant à leur hauteur, le vioque regarde la moine d'un œil intrigué.
- Oh rien. Mémé vient encore de s'casser le gnon. C'est rien, elle est solide. A s'cours ! A te voilà !
Une petite femme aux traits marqués par la vieillesse et la labeur du travail de la terre arrive, toute essoufflée. Relevant délicatement son aïeule, elles repartent en direction de la maison.
- Oskour, ma femme. Aller c'est-y l'heure de grailler, viens don' avec nous la journée a été b'in longue.
S'en suit un dîner de fortune, fait de soupe et de pain, sans aucun morceau de viande. Les hôtes racontent comment ils se sont installés en banlieue d'Omashu. Originaire des marais, les grands-parents de Ceval ont migré en ces lieux afin de se rapprocher d'une ville. Le terrain, bien que dans une zone semi-aride, semble plus fertile en cet endroit. Sûrement grâce à une nappe phréatique ont-ils supposé, mais ils ne se sont jamais vraiment posé la question.
Aujourd'hui Ceval vit avec sa femme Oskour et sa mère. Leurs enfants ont préféré rejoindre la ville plutôt que de travailler à la ferme. Ils ont fait le bon choix, a-t-il conclu. Les deux vieilles n'ont pesté mot, s'étant contentées de boire leur potage à la cuiller, en faisant des bruits horribles avec leur bouche.
Quoiqu'il en soit, ellipse temporelle et nous voilà au lendemain matin après une bonne nuit passée dans la chambre d'amis.