* Il fallait s'y attendre. Le voyage n'avait même pas repris que les caprices se faisaient déjà entendre. *
Akta : je veux pas passer deux mois dans une cave de bateau avec ta marchandise !* Aucun ressentiment n'était perceptible sur le visage du fils du feu. Il ne pouvait blâmer personne. Le sentiment de la jeune femme était compréhensible, et en même temps, ça ne lui faisait ni chaud ni froid. Ça n'est pas du goût de tout le monde de convoyer des marchandises. En y réfléchissant, lui-même ne pouvait pas dire qu'il aimait ou non cela. C'était devenu une habitude, et les habitudes rassurent par leur caractère fondamentalement répétitif. Et puis, son père, son grand-père... des souvenirs vécus avec l'un, un patrimoine récupéré de l'autre... il n'avait jamais remis en question tout ceci. Et pour cause. Sa vie lui réservait déjà assez de mauvaises surprises, alors des attaches quelles qu'elles soient étaient bonnes à prendre. Il pouffa intérieurement. *
Akta : moi j'ai tout ce qu'il me faut chez moi, on y fera un tour ensuite pour que je récupère mes affaires.* Les pouces-pouces commençaient à se masser d'un coté du quai. Nathanaël leur fit signe de la main de se rapprocher, et mit pied à terre en sautant du wagon. *
Nathanaël : faites votre vie, on se retrouve au port. jeta-t-il à ses compagnons avant de rapidement se tourner vers les hommes de corvée.
Bon alors, vous balancez ça dans vos traine-merde. C'est de l'alimentaire, alors vous restez dans l'ombre et vous évitez la flotte ! Vous m'amenez tout ça au port, on se pose, on boit un canon, on joue des trompettes, c'est parti la monnaie, bon courage pour la suite et la vie continue ! Y'a pas de question, c'est parfait, tout le monde se donne un coup de main et on est les hommes les plus heureux du monde !* Ainsi, c'était dit. *
~~ Quelques heures plus tard ~~
* Sur le quai chantaient encore des marins et des tireurs de pouces-pouces qui étaient là, braillant plus que poussant la chansonnette, mal en rythme avec la gratte plutôt étrange d'un jeune homme glabre aux cheveux longs et à la bure peace'n'love, comme un rescapé du mouvement beatnik sans les pétards et les poils saillants au torse et sous les bras. Chansons à boire, chansons parlant de femmes, de voyage et de batailles, à côtoyer les fonds de cales et les traines godets, on finit par en connaitre les goûts musicaux. *
* C'est dans ce climat courant aux troquets et docks de tout bled qui se respectent qu'apparurent Akta et Kawa qui revenaient de leurs emplettes. *
Nathanaël : HEY, a capella les mecs !!* Les hommes continuèrent à chanter, et Nathanaël en profita pour se retirer quelques instants pour aller à l'encontre de ses compagnons de voyage. *
Nathanaël : tout est réglé. Je me suis dégoté un transporteur. murmura-t-il.
Le capitaine a à son bord un diplomate des tribus de l'eau du pôle Sud. Il ne part pas aujourd'hui, il faudra attendre. J'ai discuté avec le quartier-maitre. Nous sommes officiellement des représentants de commerces indépendants experts en logistique qui établissent des cartes de zones et routes commerciales et évaluent les mouvements de biens et de personnes.* Il dégaina discrètement ses papiers de sous sa pèlerine. Puis les rangea. *
Nathanaël : il va falloir aller en ville faire les vôtres... dès ce soir. Apprenez bien votre texte, on devrait pas nous poser de questions, mais si jamais, il faut être précis et consciencieux quand on ment. Message suivant