par Kawa Ishi » Dim 3 Mar 2013 15:51
*Le marchand était soudainement apparu dans le dos d'Ishi, toujours aussi acerbe. Ses propos ne manquèrent pas d'énerver un tant soit peu le fils de la Terre mais avant même qu'il n'eut le temps de répondre ce fut la jeune femme qui prit la parole. Une intervention salvatrice que celle-ci, les deux hommes ayant certainement envie de s’étriper mutuellement.
La fille de l'Eau les embarqua alors tout les deux, bras dessus bras dessous, vers les quais de chargement avant de monter dans le wagon.
Comme l'avait si bien indiqué le marchand ce n'était pas le grand luxe mais c'était toujours mieux que les wagons à bestiaux. Et au moins il y avait une chose que l'on ne pouvait trouvé dans les trains à voyageurs et qu'appréciait tout particulièrement le bretteur : le silence.*
Au moins il faut reconnaître que son idée n'était pas si mauvaise. Espérons qu'il se tienne tranquille jusqu'à ce que l'on arrive à destination...
*Ishi se posta alors au niveau de l'entrée de la voiture dans laquelle ils avaient pris refuge, l’entrouvrant légèrement et se positionnant en vis-à-vis, guettant le moindre problème. La voiture ayant déjà été chargée, il ne restait que peu de place pour s'y mettre à l'aise. Mais c'est aussi cela qui fit que nos trois protagonistes ne seraient pas dérangés avant le départ du train, quelques heures plus tard. C'est pendant ce temps là que la généreuse Atka prit soin d'aller chercher des couvertures tandis que le marchand s'occupa des vivres, Ishi restant à son poste de guet.
Le démarrage se fit sur les chapeaux de roues d'ailleurs. Quoi de plus normal. Avec tous ces évènements le commerce ne pouvait rester paralyser plus longuement.
Le fils de la Terre referma les portes, s'assit tant bien que mal dans un coin, posa son sabre le long de son corps et commença à plonger dans les méandres d'un sommeil profond. Les occupations que pouvaient fournir ce genre d'endroit n'étant pas très variées, l'ennuie allait vite les guetter. Autant profiter de ce voyage pour se reposer un minimum.
Pendant son sommeil, son "combat" contre l'étrange créature qu'il avait engagé dans les égouts de Ba Sing Se reprit forme dans son esprit. Cauchemar oblige, les sensations étaient floues, les détails exagérés au maximum, la créature plus diabolique que jamais, la situation désespérée et un sentiment d'impuissance insondable. Le combat continuait, les coups de lame n'affectant en rien son opposant fantasmagorique. Tout ceci jusqu'à ce que ce dernier se décide à lever une main et d'un revers, réduit à néant l'existence du bretteur.*
Ahh!!!
*Ishi se réveilla dans un sursaut de torpeur. Pendant plusieurs secondes le temps semblait avoir suspendu son cours, et le monde s'être figé. Ceci jusqu'à ce qu'il reprenne ses esprits. La nuit était tombée, et ses deux compagnons de route s'étaient eux-aussi endormis. Il vit alors qu'une couverture recouvrait le bas de son corps, et qui devait le recouvrir intégralement il y a encore quelques minutes. Étant tout simplement exclu que ce fusse le fils du Feu qui soit à l'origine de cette douce attention son auteur ne faisait plus aucun doute. Il l'a vit dormir et la regarda chaleureusement en guise de remerciement.
Ishi se leva en direction de la porte du wagon et l'ouvrit, juste assez pour qu'il ait la place de s'assoir, ses jambes ballotant dans le vide, le paysage défilant sous ses yeux. Il faisait nuit. Une nuit claire, éclairée par une pleine lune qui baignait la plaine environnante de sa lumière poussive. La température était certes fraîche mais non moins agréable. D'aucuns aurait trouvé plus paisible cadre. Le seul bruit qui se faisait entendre était le ronronnement du train jalonnant les rails. Mais une sensation malvenue ternissait ce cadre idyllique. Une peur résiduelle.
Ishi plaça sa main droite devant son visage, à environ vingts centimètres, entre lui et la pleine lune. Sa main tremblait légèrement. Ou plutôt sa main n'avait eu de cesse de trembler depuis ce moment-là. Depuis qu'il avait ressenti ce sentiment de torpeur. Depuis qu'il s'était vu mourir.
Il resserra alors sa main gauche autour de son poignet, ramenant ses mains à hauteur de son torse. Il respira fortement, avant de laisser son regard se perdre une nouvelle fois dans le paysage.*
Le pôle Sud, hein?... finit-il par dire à demi-mot, restant le plus discret possible.
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Invité le Ven 15 Mar 2013 16:51, édité 1 fois.