La Toundra

[Guru givré]

DARIO

Kaina te sourit. A peu près du même âge que son mari, ses rides se plissent affectueusement en te regardant.

-Ah, alors, c'est plutôt là...

Elle porta sa main au niveau de son cœur.

-Votre culpabilité.

[Iburi]

*Et c'est ainsi, que partant avec des bonnes intentions mais mal compris par ses pairs, que le pauvre Iburi se retrouve ligoté et bailloné avec une pomme... Il avait rien compris, lui il voulait pas se battre et il s'était fait honteusement tabasser.*

C'est de la bavure policière ! C'est un scandale ! De quels droits osent-ils faire la loi ici-bas ?! La Toundra est la propriété des esprits ! Pas des hommes non mais !

*Sentant qu'on le transbahutait quelque part sans franchement lui demander son avis, sentant également la fatigue pointant (C'est pas que, mais Iburi a fait beaucoup de chose depuis le début de ses aventures sans franchement s'arrêter). Il était alors temps pour lui de se reposer.

La pomme tombe alors que le transport des manteaux blancs sera ponctué par les ronflements sonores de l'ermite mettant ainsi en lumière sa ... Euh ... Bah le fait qu'il se sent vachement concerné par la situation.*

[Le Conteur Blanc]

*Au fond de la Toundra. Au milieu d'un blizzard sans fin, un tas de neige se disloque petit à petit, une silhouette s'élevant légèrement. Elle se tourne vers un endroit bien précis. Une longue inspiration se fait entendre, et dans un râle. Ce petit mot.*

-Jinnai ...

[MondayNight]

Dario fut premièrement plus dans le questionnement que dans la surprise. Puis vint plus rapidement le doute. Cependant il ne savait pas si elle pensait exactement à la même chose que lui pensait actuellement.

Il cherche donc d'abord à en savoir plus.

- On s'est déjà vu ? Je veux dire, est ce que vous me connaissez ? De quoi vous parlez au juste...

Il allait bien voir ce que la femme répondrait.

[Guru givré]

DARIO

L'aubergiste eut un sourire triste.

-Cela se lit dans vos yeux. Je connais bien ce regard et la courbure de votre dos.

Elle se leva et alla mettre de l'eau à bouillir dans l'âtre de la cheminée.

-Je ne vous poserai pas de question, votre vie ne regarde que vous après tout. Mais permettez-moi de vous dire une chose...

Errer seul ou être parmi les siens, cela ne change en rien le poids de son fardeau.

[MondayNight]

Les paroles de Kaina raisonnèrent pendant longtemps dans la tête de Dario, déboussolé le garçon émis plus d'une longue minute de silence.

- Comment être avec les siens lorsque l'on en a plus.. murmura t'il tant pour lui même que pour la femme qui ne l'entendit peux être pas.
Il reprit une longue période de silence, le regard perdu dans l’âtre, le renard avait grimpé sur ses genoux et se prenait presque pour un chat, lové de cette façon.

- Je suppose que nous sommes à l'avant poste devant lequel je me suis évanoui ? Est ce une auberge ou simplement une maison comme une autre ? se sentant maladroit Dario rectifia,
- Je veux dire, comment m'a ton recueillit, il s'agit de votre œuvre ou d'un tiers ?

Cela faisait tellement longtemps qu'il n'avait pas adressé la parole à quelqu'un qu'il se demanda s'il s'y prenait bien ou s'il passait pour un véritable malotru. La solution de facilité aurait été l'agressivité et la fuite dès que possible, mais dans son état il ne pouvait se le permettre. Et puis à quoi bon sauver quelqu'un pour s'enfuir discrètement par la porte de derrière.
( Je n'ai rien d'un héros qui sauve des vies et s'en va sans dire son nom de toute façon. )

[Guru givré]

DARIO

Kaina sourit de dos avant de se préparer une infusion de plantes.

-Nous sommes bien à l'avant-poste. Vous êtes dans notre auberge. Les gardes vous ont amenés ici lorsqu'on a jugé que vous aviez juste besoin de repos et de chaleur.

La porte s'ouvrit, laissant entrer un courant d'air froid et des flocons de neige, avant d'être refermé par un Joran méconnaissable sous ses airs de bonhomme de neige. Kaina servit une tasse fumante de son infusion à son mari qui la but avec reconnaissance.

-Merci. La petite dort encore, mais vous pouvez aller la voir si vous vous en sentez la force.

[MondayNight]

Dario se retrouva encore une fois devant ce genre de choix cornéliens qu'il avait tant cherché à fuir depuis des années.

D'un côté il avait la possibilité de faire croire à ses hôtes qu'il irait voir la jeune fille et en profiter pour s'en aller par la porte de derrière, d'oublier toute cette histoire et de retourner à sa vie d'avant. Calme. Un peux trop calme d'ailleurs. La curiosité, ce seul trait de caractère qui n'avait pas bougé de toute son enfance, voilà ce qui le poussa à annoncer aux aubergistes.

- Merci de votre proposition, mais je pense que j'ai assez dormi. Pouvez vous m'indiquer l'endroit ou elle se trouve ?

Elle venait juste de réveiller ce trait de caractère, cette curiosité insatiable de se mêler de tout ce qui ne le regarde pas. Et maintenant que tournait dans sa tête le fameux '' Pourquoi ? ''. '' Pourquoi est elle arrivée là, et comment ''.
De nouveau depuis bien des années il avait un but, il n’errait plus sans chemin précis, sans direction. Il voulait savoir Qui il avait sauvé, et dans quelles circonstances

[Guru givré]

DARIO

Joran reposa sa tasse et remit sa capuche. Il alla chercher un manteau de fourrure et le donna à l'étranger.

-Tenez... euh ? Pardon, mais nous ignorons comment vous vous appelez vous-même.

Après cela, l'aubergiste sortit, accompagné de son invité. Il ne neigeait plus, ne demeurait que le bruit de la neige qui se tasse sous leurs pas un peu maladroits. Parmi les constructions de l'avant-poste quelques fenêtres diffusaient de la lumière, signe qu'il y avait des habitants. Ils croisèrent quelques gardes avant d'arriver à la maison de soin. Il toqua trois fois à la porte. Une femme médecin leur ouvrit.

Ils entrèrent dans l'atmosphère chauffée du bâtiment.

-Cet homme est celui qui a sauvé la petite. Il est venu la voir, je vous en ai parlé tout à l'heure.
-Par ici, je vous en prie.

La femme les guida dans un couloir puis fit coulisser une porte, et entra.
La fillette dormait paisiblement sous des fourrures.

[MondayNight]

Joran se trouvait derrière lui a ses côtés la femme médecin. Dario supposa qu'il allait bientôt partir pour rentrer chez lui.

- Dario... Je m'appelle Dario

Elle était enfin là, l'origine de ses '' soucis ''. La jeune fille avait à peux près quinze ou seize années. Elle avait de long cheveux blonds que l'on avait rassemblés en une natte sur le côté. Son visage fin était néanmoins encore parsemé de boursouflures, petites croutes et autres taches plus foncées que le teint assez blanc de sa peau. Sa respiration était lente et apaisée. Son visage débarrassé de toute tension.

Dario hésita quelques secondes, puis posa sa main sur son poignet. Il remarqua alors une grande zébrure qui partait du dos de la main pour se prolonger jusque sous le draps, là ou le bras disparaissait.

( Ça c'est pas de la neige ou un truc dans le genre. Quelqu'un l'a battue ou quelque chose comme ça. )
Dario garda cependant cette réflexion pour lui, tout en sachant bien que les guérisseurs avaient du s'en rendre compte.

Son regard se perdit dans la pièce, sa tête perdue dans ses pensées.