La place centrale

[Atiscomin]

Quand Amarok finit d'expliquer les raisons pour lesquelles il voulait partir,Magena resta adossée au même mur que lui à regarder la foule. Un petit moment elle ne dit rien. Puis elle répondit :

Voyager pour découvrir, hein? C'est vrai que voir le monde ne serait pas déplaisant. J'ai beau aimer ma terre natale c'est vrai que c'est tentant de voir d'autres horizons. Retrouver cette impression de surprise lorsque tu vois quelque chose de nouveau, qui disparaît petit à petit quand tu commences à t'habituer à ton environnement. De même, devoir reprendre une tradition familiale ne me plairait pas non plus. Ce n'est pas que la pêche soit un mauvais travail, mais dans l'idée, devoir suivre les traces de quelqu'un parce qu'on l'a choisi à ta place me dérange.

Elle marqua une pause, son esprit encore en ébullition

En un sens, il a plus de chances de partir que moi. Je ne pourrais jamais quitter le Pôle Nord sans Migina. La savoir seule là bas, ça serait horrible. Mais je commence vraiment Est ce que je devrais lui parler de papa et de ce qui est arrivé? Le jeu en vaudrait la chandelle!

Décidée elle reprit:

Et si on partait ensemble, Migina, toi, et moi?

Dans la finesse, comme d'habitude.

La vie ici n'est pas si fade pour nous, la raison pour laquelle nous voudrions partir, enfin plutôt pour laquelle JE veux partir, est toute autre.

Elle hésita un petit instant,instant qui passa bien vite

En fait... Quand on était petites, notre père à trouvé un filon de minerai précieux dans les terres hostiles. Il était très abondant et cela à conduit à sa notoriété parmi certaines gens du Palais. Quand on a eu 16 ans toute les deux, il est parti voyager pour revendre aux autres nations ce minerai qu'il avait extrait. Il nous envoyait régulièrement des nouvelles. De partout où il allait. Et il est allé loin! Cependant, ça fait un an qu'on a plus aucune information le concernant, il n'envoie plus rien. Maintenant il est donc porté disparu et tout le monde a perdu espoir de le revoir. Mais je pense que si il ne revient pas,autant aller le chercher! On se fait du mouron pour un fantôme dont on ne sais même pas si il existe encore! C'est absurde! Je dois être fixée là dessus, ça ne sert à rien de rester là et pleurer.

Elle avait tout débité d'un seul coup et s'était un peu échaudé sur les dernières phrases.
Elle se calma doucement avant de demander :

De ce fait,partir en voyage ensemble peut être un peu plus palpitant, qu'en penses-tu?

[Gwlaglus]

La lumière du jour s'éteignait peu à peu, lorsqu'elle arriva enfin à la place centrale. Seule. Et légèrement contrariée. La raison : son grand père. Qui n'en faisait qu'à sa tête. Alors qu'elle l'avait exhorté à se reposer et se ménager, ce dernier avait décidé qu'il aiderait à la fête, en s'occupant de la préparation de thés, et autres boissons chaudes, qu'il réchauffait à l'aide de sa maîtrise.

Mais sa contrariété ne dura pas, lorsqu'elle aperçut dans la foule, son grand père souriant à l'un des stands. Il était parfaitement à sa place là bas. Et cela suffit à la jeune femme aux cheveux rouges pour qu'elle retrouve le sourire. Son regard balaya la scène machinalement. La fête n'en était qu'à ses débuts, mais il semblait bien que tout le monde avait voulu y venir. Proches du kiosque à musique, elle vit de dos ses parents, mais n'alla pas vers eux. Elle n'en avait pas la moindre envie. Ils vivaient leur vie, et elle la sienne. Même si les rapports entre eux n'étaient plus aussi glacials qu'auparavant, elle les voyait relativement peu. Et ça lui convenait parfaitement.

Elle repéra aussi parmi la foule l'une des jumelles, en compagnie d'un jeune homme qu'elle ne connaissait pas. Elle leur adressa un sourire, avant de se poster un peu à l'écart, un verre d'un alcool venant du Royaume de la Terre dans la main.

[Ermite des vagues]

Tout le monde

La fête se poursuivait, et la foule était bruyante et heureuse. Soudain, une à une, des torches furent allumées. Elles partaient du palais, dont la porte était toujours close, pour arriver jusqu'à la grande place. Toruuk Hakan et ses enfants n'étaient toujours pas encore arrivés, mais ils n'allaient plus tarder maintenant.

Azaruk

Alors que tu surveilles la place centrale d'un oeil attentif, quelqu'un vient te déranger. Yorko Kharstak, ton supérieur.

-Mêles-toi à la foule pour l'instant, et profites de la fête. Mais surtout, tiens-toi prêt. Ils vont bientôt arriver, te dit-il de sa voix autoritaire qui ne laisse aucune place à une quelconque discussion.

Aussitôt, tu peux le voir repartir, en direction du palais. Où quelques gardes royaux sont déjà en place.

[Azaruk Noji]

*Le jeune maitre de l’eau commençait à trouver le temps long près de l’estrade qui accueillerait bientôt la famille royale instigatrice de la fête. De plus en plus de monde s’amassait sur la place. La nuit elle aussi faisait de plus en plus son apparition, les festivités allaient sûrement enchanter tout le monde. Comme d’habitude le chef du nord avait vu les choses en grand. Tout le Pôle avait été convié à fêter le retour d’un fils qui était vraisemblablement le plus heureux du monde d’être de retour dans son pays. La citadelle entière s’était animée pour lui faire honneur et ce petit homme arrogant n’en n’avait probablement rien à faire. Des fois les anciens de la garde doutait que Eiki soit réellement le fils du chef, il lui était si différent en terme de caractère que l’hypothèse n’était pas absurde. Azaruk lui, ne serait pas surprit d’apprendre que s’était réellement le cas.

Alors qu’il commençait à piétiner sur place et à avoir des impatiences, son chef vint l’informer qu’il pouvait aller déambuler dans la fête, il allait prendre le relais. Et en effet le jeune homme n’avait pas remarqué mais les lanternes qui indiquait la venue prochaine de la famille royale sur l’estrade. Il était donc remplacé par les plus expérimentés mais prit bonne note de garder un œil ouvert. Il salua son chef avant de le regarder s’en aller puis choisit d’aller prendre une tasse de thé. Il avait aperçût le vieux grand-père de Lyanna tout à l’heure avec sa boutique. La jeune femme ne devait pas être loin. Mais à vrai dire le jeune maitre de l’eau ne raffolait pas du thé de ce vieux bonhomme. Il était très bon là n’était pas la question mais il faisait un thé assez fort et ce soir le garde voulait trouver autre chose pour se réchauffer le gosier. Il alla donc dans une autre boutique de thé en espérant que le vieil homme ne lui en tiendrait pas rigueur. Il le salua d’un geste de la tête et alla vers un de ses concurrents.

Du coin de l’œil il perçut son regard qui lui indiquait que ses craintes étaient fondées, il lui en voulait mais qu’importe, il trouverait bien les mots pour le convaincre qu’il ne voulait pas lui faire du tord et il était sûr que son amie viendrait une fois de plus à son aide comme à chaque fois dans cette situation. Il se retourna et aperçût son amie de dos, elle semblait perdue dans ses pensées et il ne voulait pas la déranger pour le moment. En faisant un rapide balayage de la place, il vit les parents de Lyanna au kiosque à musique et les siens en train de débattre avec le vendeur du kiosque d’ouvrages anciens. La situation le fit sourire, son père devait encore essayer d’avoir un bien bel ouvrage deux fois moins cher que son prix réel et sa mère devait sûrement être en train de le convaincre d’accepter l’offre du vendeur. En fils expérimenté, Azaruk se garda bien de prendre part à la discussion. Il préféra boire son thé.

C’est alors qu’il vit non loin d’un mur la jeune Magena, la jumelle qu’il avait croisé à l’école de maitrise deux jours plus tôt. Elle était en grande discussion avec un jeune homme d’à peu près le même âge que lui et qui portait des habits de pêcheur. Cette jeune femme l’intriguait…En fait la disparition de son père était très troublante et il faut dire que la curiosité d’Azaruk était piqué au vif. Il voulait en connaitre plus sur cette famille dont Lyanna avait évoqué le nom. Il décida donc de s’approcher. *

-« Tiens tiens mais ne serais-ce Magena que je vois-là. Tu vois je me suis souvenu de ton prénom…. J’espère que tes élèves sont près pour le spectacle de ce soir. On ne parle plus que de ça au palais… C'est vrai que je ne me suis pas présenté la dernière fois, Azaruk Noji membre de la garde royale. Et qui est ton cavalier de soirée ?! »

*Fit-il en désignant du regard le pêcheur. Tout en affichant un grand sourire à Magena*

[Daisuke]

-16-

Amarok s'était attendu à tout...mais certainement pas à ça ! Loin de trouver son idée étrange voire totalement folle, elle lui propose de partir avec sa sœur et elle.
Pour le coup le jeune homme en reste bouche bée, alors que Magena s'explique plus en détail.
Il lui a raconté son rêve, elle lui fait part de ses espoirs concernant son père disparu. Ce devait être quelqu'un de bien pour que ses deux filles veuillent remuer ciel et terre à sa recherche.
Néanmoins, l'idée qu'un père si aimé décide de tout quitter pour un morceau de caillou, aussi précieux soit-il, le laisse perplexe.
Enfin, ce ne sont pas ses oignons, peut-être y a-t-il une très bonne raison derrière tout ça. Ce qui importe dans l'immédiat c'est cette folle possibilité de voyage à trois.

Ce que j'en pense ? Mais ce serait génial !

Outre le fait que les deux jumelles présentent des atouts dont on serait fou de se passer lors d'un voyage vers l'inconnu, quelle personne normalement constituée préférerait voyager seul dans son coin plutôt que de partager ça avec deux ravissantes jeunes femmes ?
Délaissant le sourire ravi qu'il affiche depuis quelques instants, il met sa main sur l'épaule de Magena avant de lui parler sur un ton bas :

Je ferai tout ce que je peux pour vous aider à retrouver votre père. Un an ce n'est pas grand chose dans une vie mais c'est une éternité quand on attend quelqu'un qu'on aime.
Si ce filon qu'il a trouvé était si exceptionnel que ça, cette histoire doit avoir laissé des traces, les gens n'oublient pas si facilement.
Rien n'est perdu, j'en suis sûr.

L'arrivée en trombe d'un garde brise d'un coup cette complicité fugace qui s'était établie et Amarok retire en un éclair sa main de l'épaule de Magena.
Le nouveau venu semble connaitre la jumelle et se présente comme un membre de la garde royale.
La façon dont il parle avec Magena en faisant comme si Amarok n'était qu'un pot de fleur hautement décoratif énerve proprement le jeune homme.

Le "cavalier" n'est pas un lointain cousin du mur, mais vas-y fait comme si je n'entendais pas.

Il se garde bien de faire cette remarque tout haut, préférant ne pas passer pour quelqu'un d'aigri ou de frustré aux yeux de Magena qu'il vient de rencontrer.
Il n'a même pas enregistré ce que le dénommé Azaruk venait de dire à propos du spectacle. Pourtant...un spectacle de maitrise de l'eau de haut vol...voilà qui devrait l'intéresser.

[Atiscomin]

Ce que j'en pense? Mais ce serait génial!

Le cœur de Magena loupa un battement.
Elle qui une fois sa question posée regrettait déjà d'avoir déballé toute sa vie devant une simple connaissance fut totalement prise de court par cette réponse. Elle s'attendait à un simple refus ou même à des railleries de la part d'Amarok mais il n'en fut rien. Ça paraissait peut-être bête comme ça mais n'importe qui d'autre à la capitale aurait sûrement agi ainsi.
Je me prépare à encaisser et je trouve en face de moi ce sourire béat! C'est une blague? Il doit se moquer de moi.

Elle fit une moue dubitative s'apprêtant à mettre fin à cette mascarade plus offensante qu'amusante.
C'est alors qu'elle sentit la main du pêcheur sur son épaule pendant qu'il lui parle dans un chuchotement à peine audible parmi les bruits de la foule.

Rien n'est perdu, j'en suis sûr.

Ces mots mirent fin à ses appréhensions. Elle abandonna l'air hésitant qu'elle avait pris une minute plus tôt avant d'arborer un sourire en coin,se réjouissant intérieurement de l'avis positif d'Amarok par rapport à son projet.

Excellent! Il ne manque plus que l'accord de Migina pour pouvoir démarrer! Il faut absolument que j'arrive à la convaincre. Je me demande si je ferais bien d'en parler à Amarok... Non, c'est mon rôle de lui parler de ça, elle finira sûrement par accepter. Elle a beau me comprendre mon désir d'aller chercher papa, elle continue de penser que c'est un simple caprice de ma part. Il faut que j'arrive à lui prouver que c'est sérieux et qu'on a des chances raisonnables de réussir. C'est possible qu'elle l'ait déjà envisagé elle-même après sa disparition, elle verra bien qu'on peut y arriver.

Alors qu'elle allait répondre au jeune homme, la voix d'un inconnu l'interrompit.

Tiens tiens mais ne serais-ce Magena que je vois-là. Tu vois je me suis souvenu de ton prénom…. J’espère que tes élèves sont près pour le spectacle de ce soir. On ne parle plus que de ça au palais… C'est vrai que je ne me suis pas présenté la dernière fois, Azaruk Noji membre de la garde royale. Et qui est ton cavalier de soirée ?!

Elle se retourna et reconnut le grand baraqué qui se trouvait avec Lyanna quand Magena s'était vue chargée de la réalisation de son spectacle. Voyant qu'il parlait d'Amarok elle se mit aux côtés de ce dernier et répondit

Azaruk Noji, hein? Enchantée alors Azaruk! Tu as retenu mon prénom c'est vrai! Je suis moi-même une simple maîtresse de l'eau, et voici Amarok, un ami à moi pêcheur de son état. Je l'ai rencontré à la Maison des Maîtrises de l'eau quand le grand-père de Lyanna s'est blessé, il nous a aidé à transporter celui-ci chez les guérisseurs. Ce n'est pas à proprement parler mon cavalier de soirée, mais c'est quelqu'un d'éminemment sympathique, pour le peu qu'on ait conversé en tout cas!

Elle finit sa boisson avant d'ajouter

Je ne savais pas que ma représentation faisait tant d'esclandre parmi les bonnes gens! Voilà qui est stimulant, un public avec des attentes est toujours exigeant. En tout cas ne t'inquiète pas pour ça mes élèves sont au meilleur de leur forme, je les ai croisés il y a peu, et je suis moi-même fin prête. Loin de moi l'idée de paraître orgueilleuse mais on a réussi à réaliser quelque chose de beau. Au fait, j'y pense, où est donc Lyanna? Je pensais qu'elle serait avec toi!

[CrazyFox]

La musique battait son plein, lancinante et fraîche comme le courant d'eau cascadant au travers des congères. Au delà de ça, la fête qui allait marquer pour longtemps les esprits enflait de plus en plus à l'approche de la nuit. Voilà de quoi alimenter les conversations au coin du feu pendant plusieurs lunes ! Avec un sourire amer, Migina continua d'observer les vas et viens de la foule, ayant l'impression d'être une murène campée dans son trou avec sous le nez des bans de poissons allant et venant au gré de leurs fantaisies. Soupirant, la jeune femme repoussa plusieurs mèches de cheveux de devant son nez et se leva lorsqu'une autre guérisseuse arriva pour déposer un sac d'herbes. Prenant les bottes de feuilles séchés ou les sachets de poudre, elle commença le rangement de sa pharmacie.

Son regard bleu lagon se perdit un instant au fond du sac alors qu'elle repensait à ces derniers jours. Les préparations de la grande place ne lui avaient pas échappés. Depuis le début, elle effectuait un bras de fer avec les organisateurs de la fête pour qu'un kiosque d'infirmerie soit installé au même titre que ceux de divertissements et de victuailles. Après la chute du grand-père et avec l'assurance que beaucoup de personnes viendraient sur la place centrale, Migina avait estimé qu'un lieu de soin était impératif pour cette fameuse nuit. Après tout, la place centrale n'était pas forcément prévue pour autant de monde : d'habitude les fêtes avaient un accès restreint. De plus, il y aurait des boissons alcoolisées, beaucoup d'agitation en règle général ainsi qu'un entassement de foule lors du spectacle. Tout ça contribuerait à des étourdissements, des chutes et des bousculades. Un mouvement de masse avec une personne au sol et le piétinement était inévitable...

- Migina, où doit-on mettre les outres ?

La voix de sa collègue la fit sortir de ses réflexions et elle observa la jeune femme un instant avant de faire parcourir son regard sur le reste du kiosque. Tout en longueur, le fond contenait deux lits et un draps pouvait être tiré entre eux et le reste du kiosque pour conférer aux patients allongés intimité et tranquillité. Le reste était aménagé en couloir avec de part et d'autre des étagères supportant des pots en terre cuite ou des sachets qui contenaient des mélasses, baumes, poudres et feuilles pour divers soins. Pour les outres, elle étaient remplies d'infusions froides qui aideraient à l'efficacité des soins lors d'une pratique plus poussée. Anesthésiantes comme désinfectantes, l'eau de ces outres était précieuse et couteuse.

- Fait émerger de la glace quelques crochets et suspendons les entre les armoires, ainsi il y a peu de risque qu'elles soient bousculées et qu'elles ne tombent.
- Bien Migina.

La jeune guérisseuse eut un vague sourire et elle termina de classer les herbes avant d'aller sur le devant du kiosque. Là, une épaisse tenture en peau tannée était suspendue pour cacher la moitié de l'entrée. Derrière cette tenture, il y avait une table d’auscultation et quelques chaises pour l'attente de possible patients. De là, elle se perdit de nouveau dans la contemplation des passants, souriant à peine et s'inclinant parfois avec retard aux salutations qui lui étaient adressées. Soupirant, Migina regarda en direction du palais lorsque les torches s'illuminèrent. Les festivités à proprement parler allaient bientôt commencer. Sa sœur allait présenter une pièce unique pour la famille dirigeante et elle... allait être bloqué ici à s'occuper d'ivrognes et de maladroits !

- Tu devrais filer et t'amuser un peu pour une fois...
- Mh ?

La jeune fille se tourna et vit une guérisseuse plus âgée lui faire un sourire réconfortant. La femme posa un sac contenant des bandages et du coton et elle approcha pour lui caresser les cheveux. Surprise par cette tendresse, Migina n'osa bouger et elle baissa les yeux, troublée.

- A ton âge, il faut profiter de ce genre de fêtes ! Je sais que ta sœur est en charge du spectacle... tu ne devrais pas rater ça.
- Mais il faut des...
- Guérisseuse ? Et je suis quoi moi, une éleveuse de chien-ours peut-être ?
- Non, mais...
- Migina, arrête de vouloir être plus vieille que tu ne l'es. Pour l'heure, ce qu'il se passe dehors est davantage de ton âge que tu miens. Alors profite un peu et avec de la chance... tu te trouveras peut-être ENFIN un fiancé.

Choquée, la jeune fille releva un regard sombre sur son aîné et tourna les talons pour sortir de l'infirmerie. Puisqu'on ne voulait pas d'elle, elle s'en irait visiter la place centrale ! Prenant au passage son manteau, elle l'enfila tout en marchant d'un pas vif et décidé. Petit à petit, elle se calma et leva les yeux sur la pleine lune. Oui, ça allait être une soirée inoubliable. Davantage apaisée, elle commença à errer entre les fontaines et les divertissements proposés. Du regard, elle se mit à chercher sa jumelle, ne l'ayant pas vu depuis deux jours, elle espérait la croiser avant le début du spectacle. Elle pourrait ainsi lui insuffler courage et détermination... même si sa sœur n'en manquait pas le moins du monde, Migina voulait quand même témoigner à sa tendre jumelle toute la confiance qu'elle lui portait pour cette importante représentation.

Pour ce soir, Migina avait revêtu un magnifique manteau. D'un bleu sombre, la peau tannée était douce comme le velours. Le col ainsi que les manches étaient ornées d'une épaisse et soyeuse fourrure immaculée. Sur le torse et tout le long du manteau s'écoulaient en sur-couture des motifs tribaux de fils blancs ou noir avec des perles d'os et d'argent en décoration. Elle enfila ses gants blancs et ajusta le col de sorte à ce que la fourrure vienne encadrer sa mâchoire et fasse ressortir l'éclat changeant de ses yeux lagons. La brise tiède portée par les feux de camps et le souffle des centaines de personnes amassées sur la place centrale décoiffait la jeune femme qui, pour l'heure, ne se préoccupait pas vraiment de sa coiffure. Non, elle venait de repérer sa soeur... encadrée par deux hommes.

- Tsch...

La jalousie étreignit son cœur et elle se mordit la lèvre inférieure pour se retenir d'aller cracher son venin à la face de ces deux matadors. Magena était à elle, comment ces deux mâles pouvaient seulement penser à l'approcher ? Et puis, pourquoi sa sœur se laissait-elle faire ? Pourquoi les laissait-elle s'approcher autant ? Serrant un peu les points, Migina plissa des yeux en continuant d'observer le trio puis elle tourna les talons et s'éloigna. Bien, apparemment sa jumelle n'avait pas besoin d'elle ou de ses encouragements. Elle préférait la compagnie des hommes... Le cœur consumé par sa jalousie et sa possessivité, Migina alla en direction de la fontaine et observa les portes du palais encadrés d'immenses torches et de braseros. Les bras croisées et les mains glissées dans les larges manches de son manteau, elle baissa un peu la tête pour enfouir son nez dans la douce fourrure et resta à regarder la danse des flammes d'un œil sombre.

- Tu parles d'une fête... pfff...

Parlant à voix haute, elle gratta la neige du bout de son pied et fit quelques motifs abstraits sur le sol avant de les effacés du plat de sa botte et d'attendre encore que la famille dirigeante vienne leur faire l'honneur de leur présence.

[Azaruk Noji]

* Les deux jeunes gens formaient un bien joli couple. Un peu atypique puisque Magena était une extravertie alors que son jeune compagnon était lui beaucoup plus réservé. Il perçu d’ailleurs une certaine tension dans ce jeune pécheur. En était-il la raison ? Probablement si on se fiait au geste de tendresse qu’il eut pour la demoiselle juste avant son arrivée. Peut-être lui en voulait-il d’avoir mit fin à un si bon moment. Bah il s’en remettra sûrement assez vite. Il ne s’en faisait pas pour la susceptibilité du pêcheur, il trouverait sûrement bien vite un autre adversaire que le garde royal. Lorsque la jeune femme se mit au côté de son ami, Azaruk ne pût s’empêcher de trouver la scène amusante. Ils agissaient déjà comme une paire. Qui sait où l’avenir amènerait ces deux fils et fille de l’eau. La jeune femme répondit alors à la question de l’homme aux cheveux blancs par un ton assez espiègle et en joie. Cette jeune femme respirait la joie de vivre ce qui n’était pas forcément gagné après avoir perdu un être aussi cher qu’un père.

Elle se présenta comme une simple maitresse de l’eau. Puis ce fut au tour de son compagnon d’être présenté comme je cite, « le pêcheur de son état ». Le garde trouvait qu’elle avait un discours assez respectueux de la position du garde. Mais elle n’avait pas de raison de se sentir moins bien loti dans cette société que lui. Même si la société du pôle nord était une société hiérarchique précise, Azaruk n’aimait pas que l’on s’adresse à lui sur un ton protocolaire. Encore plus lorsque la discussion était purement amicale et non formelle. Le jeune homme perdit pour la première fois de la discussion son sourire. Il lança un regard reconnaissant à Daisuke pour son aide dans l’affaire du grand-père de Lyanna. Ce vieil entêté…Il n’arrêtera donc jamais.

Mais il le retrouva assez vite, lorsque la responsable du spectacle de ce soir lui affirma qu’elle et ses élèves étaient prêts pour les festivités. C’était une très bonne nouvelle le chef du nord attendait beaucoup de cette présentation et vu comment son fils réagissait depuis son retour cela ne pourrait lui faire que du bien de voir du beau spectacle. Puis vient l’énonciation de l’absence de Lyanna. La seule image que le jeune homme eu à l’esprit était les parents de la jeune femme. Puis se forçant à sourire il rassura la jumelle.*

-« Lyanna…Je l’ai vu toute à l’heure. Disons que mon amie à des vieux démons à exorciser avant de pouvoir se joindre pleinement à la fête. Mais cela ne devrait plus être très long…En plus elle doit surveiller son vieil entêté de grand-père !! »

*Lança-t-il assez fort pour que l'intéressé l’entende clairement.*

-« Fais gaffe à ce que tu dis gamin…C’est à ton ancien maitre que tu parles là morveux !!"

*le garde leva les yeux au ciel ne préféra pas se lancer dans un débat avec le vendeur de thé. Il reporta son regard sur Amarok et Magena. Puis un léger rire, tellement les deux personnes allaient bien ensembles.*

-« Hum c’est fou ce que vous formez une couple approprié. Amarok…C’est bien ça ? Je suis désolé si j’ai pu te paraitre discourtois toute à l’heure. Je suis un peu tendu je l’avoue, c’est une soirée à risque ce soir pour la garde. On ne voudrait pas qu’il arrive malheur à la famille royale. Donc je suis un peu sous pression et si tu estimes que je t’ai manqué de respect je m’en excuse. »

*Il finit son thé et continua.*

-« Après tout un pêcheur est aussi important si ce n’est plus qu’un garde royal. Je ne fais que surveiller alors que toi tu nourris ton peuple. La tâche est louable et tu sembles un jeune sympathique…Sinon Magena ne t’aurais pas fais confiance. Je me trompe ? »

*Lança-t-il vers la jumelle.*

[Atiscomin]

Entendre Azaruk taquiner le grand-père de Lyanna puis la qualifier avec Amarok de "couple" la fit rire aux éclats.
C'est une petite larme au coin de l'oeil et en changeant de ton qu'elle répondit à la question du grand dadet en armure,ayant vu sa désapprobation face à celui qu'elle employait précédemment :

Haha, il ne manque pas de répondant le bougre! Tu ne te trompes pas Azaruk, si il n'était pas intéressant je ne me serais même pas soucié de lui. Mais tu vas bien vite en besogne grand dadet, un couple c'est vite dit! On ne s'est rencontrés qu'il y a quelques jours!

Quand même, je ne nie pas qu'il soit quelqu'un de bien mais de là a être en couple après si peu de temps... Dès 16 ans tout le monde veut vous marier à toute vitesse c'est vraiment gênant. Pour ça c'est presque bien que papa soit parti, il aurait aussi voulu nous voir engagées très tôt. Maman ne nous a jamais mis de pression là dessus et nous en a même protégées c'est plutôt courageux de sa part d'ailleurs. Rares sont les femmes de la tribu qui feraient ça.

Elle profita d'un léger moment de calme pour embrasser la fête du regard. Les mouvements de cette marée humaine rappelaient bien celui des vagues. Erratiques au premier coup d’œil, un flux et un reflux, un cycle s'établissait dans les mouvements des personnes à travers la place. Elle prit le temps de goûter à l'ambiance. Vivante. Apaisée.
Tout le monde profitait de l'occasion, les soucis étaient oubliés,l'amusement dominait. Une soirée d'exception, un moment ancré dans l'éternité, le temps semblait ne plus pouvoir passer.

Je me demande si Migina est arrivée... Elle serait passée me voir si elle était là je pense. Dans le pire des cas on pourra sûrement se voir après mon spectacle si elle n'arrive qu'en même temps que la famille royale. Enfin, j'aurai aimé la voir avant ça.

En effet, sa jumelle avait toujours su la rassurer et ses paroles auraient été appréciables, Magena ne pouvait pas s'empêcher d'être un peu sous pression avec ce que lui avait dit Azaruk. Bien qu'elle adore les défis et la compétition, les yeux critiques des notables donneraient le trac à n'importe qui.

C'est alors qu'elle décida de se changer les idées autrement, se décala un peu pour avoir en face d'elle les deux hommes, puis annonça :

Bon! Si on allait profiter de la fête ailleurs que devant ce mur? C'est pas qu'il est moche, mais il y a de quoi nous réchauffer sur les stands proches et il reste une rouquine à trouver! C'est pas gentil de ta part de l'avoir laissée seule, le baraqué! Si on allait chercher Lyanna avant de goûter aux denrées qui nous sont gracieusement offertes?

[Daisuke]

-17-

Alors qu'Azaruk avait l'air plutôt hautain au premier abord, il s'avère en fait qu'il n'en est rien. Il trouve bienvenu de s'excuser, justifiant sa tension par le poids de ses responsabilités en tant que garde.
Amarok hausse légèrement les épaules. Il ne lui en veut pas, tout le monde ne peut apparemment pas profiter au même degré de la fête.
Il ne lui répond pas quand il évoque le bienfait qu'il y a à être pêcheur. Oui c'est utile mais non, il n'est toujours pas décidé à rester enchainé à ses parents.
Par contre, si Magena prend à la rigolade son histoire de couple, il est pour sa part un peu...choqué.

Est-ce que c'est un trait commun aux citadins de vouloir marier leurs enfants si vite ?

Il n'a jamais pensé à tout cela, et s'en passerait bien encore un peu. Il doit avoir de la chance que ses parents ne le harcèlent pas à ce sujet.
L'opinion de Magena à son égard le rassure. Quelqu'un d'intéressant ? C'est drôle, il n'a jamais eu l'impression d'être intéressant en quoi que ce soit, ni aux yeux de qui que ce soit, sauf peut-être ses parents mais ça ne compte pas vraiment non ?
Il secoue la tête comme pour chasser ces drôles de pensées et regarde vers la fête avec un sourire.
Oui, ils ne sont pas là pour rester les bras croisés, quand bien même ce petit conciliabule a porté de bien étranges et fascinants fruits.

Une rouquine ? Ça ne doit pas être trop difficile à trouver par ici je crois !

Une de leurs amies ? Je vais finir par rencontrer pas mal de monde si ça continue comme ça !

Le trio se met donc en marche, louvoyant entre les invités à la recherche de la tignasse flamboyante de Lyanna tout en essayant de ne pas se perdre.
Ce n'est pas vraiment évident de traverser une foule tout en restant groupés. Azaruk, le plus grand des trois, a de fortes chances de repérer leur cible le premier.