par Conteur de la Terre » Mer 27 Mar 2013 21:40
En mourant de faim.
Répondit sans détour le vieux maître.
Comment croyez vous que cet "entrainement" que je fais subir à ces deux là me soit venu à l'idée ? Ce n'est pas comme si je m'étais levé un matin en disant : tiens et si je privais mes élèves de nourriture...
Se raclant le fond de la gorge.
J'ai voyagé comme vous... mais dans des endroits bien moins hospitaliers que celui-ci et ce alors que je n'avais jamais chassé de ma vie. Vous connaissez le grand marais au sud est d'ici ? Et bien figurez vous que dans ma jeunesse cet endroit était encore totalement à l'état sauvage : on ne le croirait pas comme ça, mais trouver de la nourriture dans un lieu aussi luxuriant n'est pas facile quand on ne sait pas s'y prendre : on n'ose pas manger de plantes de peur de s’empoisonner, et les animaux là bas savent comment s''y prendre quand il s'agit d'exploiter la végétation pour vous filer entre les doigts
Il fit signe au moine de ne pas bouger avant de faire émerger un pilier du sol si grand qu'il conduisit les deux hommes au dessus de la conopée, offrant un point de vue idéal pour observer les élèves à distance.
Ces marais sont peuplés d'une ancienne tribu de maîtres de l'eau... je n'ai fait qu'observer la technique
qu'ils utilisent avec une si grande précision pour manipuler leurs fouets aqueux et je l'ai adaptée à la maîtrise de la terre.
Les deux hommes restèrent là haut un long moment, le vieil homme expliquant dans le détail chaque mouvement effectué par les apprentis au loin à son hôte. D'abord incapables d'atteindre leurs cibles, les tirs des deux jeunes hommes se firent plus précis au bout de quelques heures tandis que leur estomac criait famine et que le crépuscule s'abattait sur la montagne.
Finalement, ils parvinrent à en blesser une gravement, mais ils avaient à mal fou à l'achever et encore moins à toucher sa carotide : ce qui était une séance de chasse était en train de se transformer en jeu de massacre.
Ça suffit...
Dans un mouvement de bonté, le maître piocha un tout petit morceau de son piédestal et usa de sa maîtrise pour achever la pauvre bête.
Pour la peine, vous prendrez uniquement ses pattes arrières mais le reste est à nous !
Hurla-til à ses deux disciples.
Vous aurez droit à une carcasse entière quand vous serez capable de vous nourrir en achevant votre cible d'un coup !
Le problème était que si la quantité de viande concédée par leur maître était suffisante pour survivre, elle était loin de sustenter l’appétit féroce qui taraudait l'estomac des deux jeunes gens.