Tisho ignora le vieil homme qui dormais tout comme le joueur ignorera cette référence à korra subtilement glissé dans l'animation. Ce qui semblait durer une éternité à l'intérieur de lui même ne dura qu'une poignées de minutes à l'extérieure. Il revivait toutes les peurs, les angoisses et les peines qui tourbillonnaient autour de lui. La peur de perdre Kiel, l'angoisse de le savoir en danger, et la peine de l'avoir perdu. Son passé le tourmentait, le présent le blessait et le futur s'effaçaient à l'horizon. Sa volonté flanchait, et il peinait à trouver un repos tâché par le désir de vengeance. Plongé dans une sorte de transe méditative, il se sentait perdre pieds, et se noyait dans ses propres cauchemars. Ce n'était qu'une vision. Une vision lié à sa méditation, une rencontre avec son moi profond. Au lieu de supprimer ces émotions, de les calmer ou de les dompter, il les avait nourri. Maintenant, il payait le prix de son insolence.
Tisho souffrait beaucoup, plus qu'il ne le montrait. Mais cela ne dura pas. Si un souvenir peut faire souffrir l'un, un autre peut le soulager. Alors il chercha ce souvenir. Un bien précis. Les images se succédaient et plus il se souvenait, mieux son cœur se portait.
Il se débarrassa d'abord de ses peurs. La peur de perdre un être cher, la fatalité, être faible et impuissant malgré ses ressources. Elles s'effacèrent l'une après l'autre, lui offrant un bref instant de paix.
Puis vint ses remords et sa culpabilité. Tisho se reprochait la mort de Kiel, de n'avoir rien vu venir, de ne pas avoir pu prévoir ce qui serait arrivé s'il venait dans la nation du feu. Et il savait qu'il aurait pu prévoir toutes ces choses. Mais il ne pouvait plus rien y changer, il devait à présent accepter la réalité et ne pas se laisser pourrir par ça. Le majordome était loin d'être omniscient et il se pardonna lui même avec difficulté.
Dans sa méditation profonde, il chercha ensuite à se débarrasser de sa honte. La honte d'avoir raté la mission d'assassinat, d'avoir rejeté la faute de son échec sur ses collègues, de s'être montré aussi irrespectueux et désagréable mais surtout d'avoir été anti-professionnel sous prétexte qu'il avait perdu quelqu'un. Cependant, avant d'être un shinobi, Tisho restait un être humain et personne ne peut totalement réprimer ses émotions. Il devait à présent accepter cette partie de lui même et accepter le fait de ressentir des émotions humaine.
Le plus dur restait à venir, puisqu'il devait se débarrasser de son chagrin. Tisho avait vécu une très grande perte, quelqu'un qu'il considérait comme un frère et cette peine l'avait consumé à un tel point qu'il se sentait très vulnérable. Mais l'amour fraternelle que lui avait porté Kiel restait intacte, il était toujours en lui. Tout ses souvenirs le prouvaient et encore aujourd'hui, le majordome ne douta pas de l'affection que le maître de l'air lui portait. Il devait désormais laisser la douleur s'en aller pour accepter un amour qui renaîtrait et plus fort qu'avant.
Tandis que son esprit s’apaisait, il rencontra un obstacle qui devait être surmonté. L'adulte devait à présent combattre les mensonges qu'il se faisait à lui même et accepter sa vrai nature, ce qu'il était vraiment. Tisho était un être froid et calculateur, qui réfléchis toujours avant d'agir et surtout, qui analyse et est méthodique. Il devait accepter qu'il n'était pas si différent d'Houka ou Tenga et surtout un shinobi sans pitié qui ne fait jamais d’exception.
Arrivait désormais l'illusion que chaque humain observait. L'illusion que chaque être humain est différent. Que la nation du feu est par exemple différente des autres nations. Que chaque peuple, séparé par des murs et des forteresses étaient unique. Pourtant, tous restaient humain et mortels. Tous naissait et finissaient par s'incliner à terre devant la mort. Peu importe les murs, peu importe les richesses ou les relations, un être puissant pouvait tout aussi bien mourir qu'un simple paysans. Et lui même n'était pas différent. Ils étaient tous humain, et lié par cette nature éphémère.
La dernière étape approchait, et la plus difficile : se détacher de ses attractions terrestre. Autrement dit, de toutes les personnes que Tisho considérait. Kiel, son meilleur ami décédé, sa loyauté envers Tenga, et ceux avec qui le majordome s'était bien entendu voire les amis qu'il s'était fait au cour de sa vie. Il devait apprendre à les laisser s'en aller, les oublier. Son cœur devait se vider. Tout les attachements qu'il possédait ; cela devait être oublié, laissé, détaché. Et il prit la décision la plus dur qu'il soit, il détacha tout ses liens et les laissa se noyer dans le néant. Le majordome renonça à lui même et permit à son esprit de goûter à la paix qu'il désirait tant retrouver.
...
...
Lorsqu'il ouvrit les yeux, Tisho se rendit compte qu'il était debout. Un immense calme l'envahissait. Tout ce qui l'avait entravé l'avait quitté. Il observa ses mains, se mit à réfléchir et quitta la salle de méditation afin de retrouver Houka et Masho. Le véritable Tisho était enfin revenu.