Nivi ne fait qu’écarquiller les yeux face à la situation. Le fait qu'un esprit se dématérialise face à elle ne lui provoque aucun émoi, comme si elle avait vu ça toute sa vie. Elle reste juste bouche bée face à la réaction de l'esprit, avant de s'envoyer un facepalm.
/ Si vouloir comprendre ce qu'il m'arrive est sans intérêt... Comment ça "je repasserai" ? /
Pas qu'elle ne tolère pas pas sa présence, mais elle ne supporte pas qu'on lui tienne tête. La question qui se pose maintenant et accentuée par son ventre est de trouver à manger. Mais elle en vient à se demander si le séjour dans l'hôtel était déjà payé ou pas. Et bien entendu, les agents du Daï Li en ont profité pour lui prendre sa bourse. Plutôt que d'avoir ensuite des mercenaires ou les forces de police à ses trousses pour frais impayés il vaut mieux régler ce problème. Nivi descend de son rebord et se dirige vers la porte pour atteindre le couloir. Ce dernier ressemble plus à un couloir d'hôpital psychiatrique qu'à celui d'un hôtel, même délabré. La jeune femme reprend vite sa méfiance habituelle et s'engouffre dans le corridor pour atteindre la cage d'escalier et enfin le rez-de-chaussée. Ce qui est inhabituel, c'est qu'il n'y a pas d'accueil, encore moins de personnel. Nivi ne réfléchit pas plus loin et s'éclipse vers la sortie, se doutant que le bâtiment ne devait pas être un hôtel au final. Cela n'a pas non plus réglé son principal problème : manger.
Seulement, sans argent elle ne risque pas de manger grand chose. C'est en descendant l'avenue en direction de ce qu'elle pense être la ville haute que Nivi finit par tomber sur une établissement bancaire, pas encore ouvert. Loin d'être le bâtiment principal, il semble être seulement un guichet installé à cet endroit pour faciliter les transactions des habitants. Habitants qui commencent à former une queue. Nivi ne sait pas combien de temps elle a poireauté entre le temps que le guichet s'ouvre et les clients passés avant elle, mais ça lui a semblé une éternité. Alors quand le banquier lui annonce un délai de deux à trois jours avant qu'elle puisse avoir ses yuans, elle a dû prendre beaucoup sur soi pour ne pas lui faire bouffer son formulaire. Après de longues négociations, Nivi a finalement obtenu l'accord pour transférer une partie de ses fonds à la banque de Ba Sing Se, qui facilitera grandement son séjour ici. Avec quatre ans sans avoir touché à son compte, les intérêts ne doivent pas être négligeables. Les talents de persuasion couplés à la bonne humeur du banquier peuvent faire des miracles. Mais tout a un prix. Le banquier est d'accord pour lui avancer quelques yuans, tout juste de quoi tenir deux jours en dormant dehors, mais en échange d'une hypothèque : son bracelet.
Elle n'a pas le choix. C'est ça ou voler, mais Nivi se sent beaucoup trop faible pour entreprendre une action de ce genre et inutile d'aggraver en plus sa situation avec les autorités. Le Daï Li, bien qu'elle n'ai qu'un vague aperçu de ce que l'organisation peut être, pense qu'elle est devenue un gentil mouton bien docile. Se faire remarquer est la dernière des conneries à faire, elle préfère se fier à l'avertissement de Jinnai cette fois. En attendant, il va falloir bien gérer son budget. En espérant que rien ne lui tombe dessus dans la journée, elle compte faire le tour de la ville histoire de repérer un peu les lieux. Mais avant : SANDWICH !