Un salut presque rituel offert aux portraits alignés dans le corridor, un sourire et quelques flatteries pour la maîtresse des lieux et le paradis s'ouvre une fois de plus sous ses yeux au rythme de la tenture s'écartant sensuellement. Un soupire de satisfaction échappe à ses lèvres dès qu'il s'installe et s'affaisse dans son siège, déjà enivré par l'odeur familière des lieux. L'enfant spolié de la famille se sent déjà chez lui, peut-être même plus qu'à la demeure familiale. Il a l'impression que cela fait une éternité qu'il n'a pas pu s'offrir ce genre de moment, pourtant sa dernière visite ne remonte pas à plus d'une semaine.
D'une voix calme et relaxée il demande l'habituel, d'abord quelques verres d'alcool, accompagné de douces danseuses, le massage réservé au moment où il sera juste assez enivré pour finir par une délicieuse lutte et une nuit dans une des chambres. Hors de question de rentrer directement, si son père le voyait ne serais-ce qu'avec les joues rosies... Un frisson le parcoure à l'image qui vient de naître dans son esprit mais rapidement il reprend ses aises, il est venu se détendre, pas réfléchir, accompagné de son meilleur ami : l'argent, qu'il garde toujours près du corps, ce lieu a une réputation double et se faire voler n 'a rien d'un amusement.
Aucune retenue dans les dépenses pour cette soirée, une fois de plus, d'entrée il le laisse comprendre a ses hôtesses. Pourquoi se retenir dans le bonheur? Il récupérerait l'argent, ou plutôt son père en récupérerait et il l'userait pour le bien de sa famille et puis son propre bien, à lui, récompense méritée pour son travail en tant que gestionnaire des affaires familiales.