Oui, l'employé et son patron se méfiaient de cet homme. Si sa demande était coutumière pour eux, vu leur petit trafic, il ne l'avait jamais vu. Plusieurs questions mijotaient dans l'esprit de Tyk, mais c'étaient les conséquences qu'il craignait. Que ce soit les autorités, ou quelqu'un qui avait vendu la mèche, c'était mauvais signe.
Et le temps que le poissonnier prit pour tergiverser rendit sa surprise plus grande pour la suite. Voilà que le bougre d'inconnu se mettait à sortir son sabre et à lui découper son tablier tâché. L'homme n'eut pas le temps de réagir, et même son employé, qui s'était saisi de la première arme à sa portée, soit un couteau de cuisine, ne put rien faire. A part menacer l'inconnu, une fois le tablier à terre. Sur le visage des deux hommes, il n'y avait plus de sourire jovial. Ils n'appréciaient pas du tout cette plaisanterie.
Qui n'en était pas une. L'étranger aurait pû leur faire peur, s'ils n'en avaient pas connu d'autre. Là, c'était surtout la surprise qui les avait desservi. Il n'empêche qu'ils l'écoutèrent alors plus attentivement, d'autant qu'il tenait toujours son sabre.
-Mouais, concéda Tyk.
Un regard vers son employé suffit pour que Maruk lâche son couteau.
-Suivez-moi, fit le patron à l'encontre de l'étranger, Maruk, occupes toi de la boutique en attendant !
Il entraîna alors l'homme au sabre dans l'arrière boutique plutôt crasseuse et mal rangée pour le coup. Hum, cette bonne odeur de poisson, miam !
-Vous voulez quoi ?
Le ton était ferme.