La place centrale

[Azaruk Noji]

* Le garde royal ne pût s’empêcher de remarquer que ses paroles avaient provoquées un certain malaise chez les deux membres de la tribu du Pôle Nord. Bien qu’il fût légèrement plus vieux qu’eux, il comprenait que le sujet puisse les mettre mal à l’aise. Surtout si le soldat avait vu juste dès le départ. Il décida donc de ne pas continuer davantage sur cette pente qui pouvait se révéler glissante. Le jeune fils de la famille Noji lui aussi était victime de la tradition du mariage précoce qui avait lieu dans ses contrées. Il avait en effet partagé la vie d’une jeune fille lorsqu’il avait 19 ans. Mais cette jeune fille de l’eau ne supportait pas le poids de la tradition qu’on lui avait imposé et c’était enfui loin du Nord. Depuis ce jour Azaruk n’avait pas trouvé une nouvelle femme qui pouvait le combler assez pour partager sa vie.

Avec le temps, il s’était rendu compte que son bref mariage ne reposait absolument pas sur des bases solides. Il n’y avait même aucun amour entre eux et par conséquent il ne pouvait qu’échouer dès le départ. Certains esprits mal placés voyaient dans la relation entre Lyanna et lui un possible mariage possible. Mais les deux gens, eux se moquaient bien de ses rumeurs sur un possible amour fantôme. Il y avait des sentiments certes mais plus proches de ceux d’un frère vers une sœur qu’autre chose entre les deux personnes. Et puis depuis qu’il était entré dans la garde le jeune maitre de l’eau n’avait pas vraiment trouvé le temps de faire la coure à une femme. Mais il aurait très bien vite une ou plusieurs prétendantes que sa mère trouverait fort jolies à son bras et qui serait pour elle la future femme de son fils. Rien que de songer à ces rencontres organisées de toute pièce le jeune homme eut un sourire. Avant de se concentrer davantage sur le moment présent que celui futur.

La jumelle tentait assez maladroitement de mettre de la distance entre le pêcheur et elle. Mais il était clair que leur relation évoluerait, si en quelques jours seulement ils paraissaient si proches. Mais le guerrier se garda bien de tout commentaire sur ça et préféra plutôt rire comme s’il était certain que la jumelle mettait en évidence l’ironie d’une situation qui n’était présente que dans la tête du garde royal. Mais à la mine refermée que la jumelle fit juste en suite, il sût que cette situation n’était pas présente que dans sa tête mais dans au moins une autre. Son compagnon par contre n’était pas aussi ironique qu’elle. Il semblait choqué qu’on lui parle de mariage. Pourtant dans son milieu plus encore que dans tout le reste du Pôle Nord cette question devait se poser plus d’une fois à un jeune homme de son âge. Le garde crut avoir une fois de plus commit un impair et commençait à se dire qu’il ne faudrait pas trop jouer avec la patience du fils de l’eau au risque de devoir en venir à des gestes nettement moins amicaux.

Ce fut une fois de plus la jumelle qui sembla faire sourire à nouveau le garçon. Sur un ton d’invitation que l’on ne pouvait pas se permettre de refuser, elle proposa d’aller profiter un peu de la fête. En jetant un œil à l’ensemble de la place qui grouillait de monde le soldat se dit que « profiter » ne serait pas un mot qu’il aurait l’occasion d’utiliser ce soir. Il se devait d’être sur le qui-vive. Mais lorsque le nom de Lyanna fut prononcé, le regard de son ami s’assombrit. Il était peut-être temps de sortir la jeune femme de sa torpeur habituelle durant ce genre d’évènement. Il sourit à la remarque du pêcheur sur la couleur de cheveux de l’épéiste. Oui la trouver dans une foule était chose aisée. Lentement met sûrement il amena les deux jeunes gens vers l’endroit où il avait vu son amie boire un verre.

Il l’aperçût alors porter un verre d’alcool à ses lèvres et s’en resservir un autre dans la foulée. Forçant l’allure il se dirigea vers elle et empoigna le verre. Après avoir ressentit les vapeurs d’alcool lui chatouiller les narines, il prit le verre et le posa sur le stand juste à côté d’elle. Puis d’un regard compatissant mais en même temps avec un petit soupçon de reproche, il s’adressa à elle sur un ton ironique.*

-« Je pense que l’alcool va finir par remplacer le sang de tes veines si tu continues à boire…Allez viens t’amuser un peu. »

*Il lui tendit son bras pour qu’elle puisse marcher à ses côtés quelques instants, et alla vers Magena et Amarok qui l’attendait un peu plus loin.*

-« Voilà, nôtre rouquine semble prête à s’amuser…Lyanna je te présente Amarok et tu connais déjà cette jumelle. Ce jeune pêcheur à sauver la vie de nôtre vieil entêté préféré à ce qu’il parait. »

* Il porta un regard assez inquiet sur son ami, il ne savait combien de verre son amie avait prit et il espérait qu’elle n’en n’avait pas prit assez pour ne plus savoir ce qu’elle faisait. Au fond de lui il redoutait que la présence de ses parents ici soit la cause de son soudain amour pour la boisson. Mais par courtoisie autant que par pudeur il ne préféra rien dire pour le moment.*

[Gwlaglus]

Toujours à l'écart de la fête qui se déroulait sur la place, elle buvait tranquillement. L'alcool lui brûlait un peu la gorge lorsqu'elle en avalait quelques gorgées, mais elle n'était en rien émêchée, même si elle avait attaqué son second verre. Ses joues étaient à peine rosies, et son regard clair. Parfaitement lucide, elle observait. Mais quoi ? Ou qui ? Ça impossible de le savoir, à moins de pouvoir se faufiler jusqu'à ses pensées. D'ailleurs, nul doute que si quelqu'un était capable d'une telle prouesse, il serait bien surpris par ce qu'il découvrirait dans la tête de la jeune femme aux cheveux rouges.

A vrai dire, à cet instant, elle semblait encore plus mystérieuse et insaisissable qu'habituellement. Il y avait un je-ne-sais-quoi dans son attitude qui la rendait presque invisible aux regards des autres. Son calme et son silence peut-être ? Et pourtant, en y regardant de plus près, on pouvait voir que ce calme n'était pas total, il émanait d'elle une certaine tension presque imperceptible, mais bien là pourtant.

Les torches furent allumées, et aussitôt, son regard alla jusqu'au palais, comme beaucoup d'autres personnes le firent au même instant. Ses yeux restèrent longtemps accrochés à la porte encore close. Peut-être s'était-elle perdue dans ses pensées, mais en tout cas, quelqu'un réussit à la surprendre, ce qui était plutôt rare en temps normal, en prenant le verre qu'elle tenait dans sa main.

Aussitôt, son regard quitta le palais, et il se posa, surpris, et presque dur sur Azaruk.

-#Je pense que l’alcool va finir par remplacer le sang de tes veines si tu continues à boire…Allez viens t’amuser un peu.#

-Il en faudrait beaucoup plus pour ça !, répliqua t-elle aussitôt.

Un sourire se posa néanmoins sur ses lèvres, et adoucit l'expression de son visage.

-Si tu me rends mon verre, je te suis, blagua t-elle, tout en acceptant ce bras qu'il lui tendait. Et elle l'accompagna, alors qu'il la menait jusqu'à Amarok et Magena :

-#Voilà, nôtre rouquine semble prête à s’amuser…Lyanna je te présente Amarok et tu connais déjà cette jumelle. Ce jeune pêcheur à sauver la vie de nôtre vieil entêté préféré à ce qu’il parait.#

Elle les salua en s'inclinant légèrement devant eux.

-Heureuse de te revoir Magena, surtout que cette fois, tu ne viens pas m'annoncer de mauvaises nouvelles !, fit-elle, avant de se tourner vers Amarok : Merci infiniment Amarok d'être venu en aide à mon grand père.

Dans un geste emprunt de respect, et de reconnaissance, elle s'inclina à nouveau devant lui. Puis quelque chose lui taraudant l'esprit, elle poursuivit :

-Excusez-moi, mais vous n'êtes pas d'ici, non ?

Une question à laquelle Amarok avait dû répondre de nombreuses fois déjà, mais elle n'avait pu s'empêcher de la lui poser.

[Daisuke]

-18-

Quand Lyanna s'incline cérémonieusement devant lui, il se sent un peu gêné d'être pris pour un grand sauveur ou quoi.
Il n'a fait que suivre les directions de Kanda et porter le vieil homme à l'intérieur, tout le mérite revient plutôt à Migina qui l'a vraiment aidé.
Comme elle lui pose sa questions sur ses origines, sa première pensée est que décidément, malgré tous ses efforts, il ne doit pas encore s'être si bien intégré que ça.

C'est marqué sur mon front ou quoi ?!?

J'habite un des villages dans les terres hostiles.

Il serait bien en peine de le situer exactement, n'ayant jamais eu de carte du Pôle sous les yeux ou de cours de géographie.
Au moins il en connait le chemin, c'est déjà pas mal, tout le monde ne peut pas en dire autant.
Il regarde rapidement les trois personnes autour de lui mais ne voit pas ce qui a pu mettre la puce à l'oreille de Lyanna.
Il se promet d'éclaircir ce mystère et de tout faire pour y remédier. Ça a quelque chose de frustrant de constater que les gens lisent en vous comme dans un livre ouvert.
Sans compter que ça pourrait être utile lors du voyage à venir. L'idée de ne rien pouvoir cacher à de parfaits inconnus à quelque chose de dérangeant.
Qui sait sur quoi ils pourraient tomber un jour.

Pourquoi, j'ai l'air différent des autres ?

Tant qu'à faire, autant essayer d'obtenir la réponse à cette question de suite, et Lyanna est une occasion en or puisqu'ils ne se sont encore jamais parlé.

[Gwlaglus]

Ainsi, son intuition avait vu juste, ce jeune inconnu, Amarok, n'était pas originaire de la capitale. Elle l'observa un peu plus longuement, comme pour imprimer ses traits dans sa mémoire pour quelques obscures raisons, et finit par sourire franchement quand il posa sa question.

-Oh non, pas du tout. Mais je vis simplement ici depuis toujours, et les visages que je ne connais pas, je les remarque aussitôt. C'est aussi simple que cela.

Si à cet instant, elle avait quelque chose qui lui trottait dans la tête, personne ne put le deviner.

[Atiscomin]

Magena s'inclina en retour et vit Lyanna avec son regard ambigu envers Amarok. Ce dernier avait l'air gêné qu'on le qualifie d'étranger à la cité à nouveau. Avant il avait bien l'air d'un paysan paumé, mais ça, c'était avant! Depuis là dernière fois qu'elle l'avait vu, le jeune pêcheur était un peu plus assuré et passait facilement pour un citadin normal aux yeux de n'importe qui d'autre que la jolie rousse.

Dommage pour lui, il est tombé sur Lyanna. Elle a du avoir le loisir d'enregistrer la plupart des visages de la tribu en tant qu'habituée de la Rose des Glaces, normal qu'il ne passe pas pour un autochtone à ses yeux. Étonnant cependant qu'elle le dévisage ainsi... Amarok va finir par se demander si elle ne veut pas le bouffer à force de le regarder comme ça!

Ils étaient maintenant tous réunis, Magena avait réussi à retrouver ceux qu'elle avait remarqué les jours précédents, il ne manquait plus que sa sœur. Cependant elle n'avait toujours pas l'air d'être sur place, Magena avait beau scruter les alentours et la foule pour essayer de trouver le visage de sa jumelle bien aimée, elle ne pouvait la repérer. Peut-être n'avait elle pas le temps de passer la voir. Ceci lui paraissait tout de même étrange, surtout pour un jour de fête. Cela lui fit un nouveau pincement au cœur. Une certaine tension s'installa en elle, sans vraiment se raidir, elle n'était pas parfaitement à l'aise, bien que ce soit encore faible elle commençait à s'inquiéter de ne pas être aux côtés de sa moitié. Elle voulut tromper cette gêne qu'elle ne connaissait que trop bien et annonça alors :

Heureuse que tu ailles bien Lyanna! Je suis contente moi aussi de pouvoir te voir sans avoir à jouer les oiseaux de mauvaise augure, ce n'est jamais plaisant. Maintenant que nous voilà ensemble, je propose de se prendre un verre au stand juste là avant de profiter tranquillement de la fête! Il nous reste du temps avant que Toruuk et sa famille n'arrivent c'est l'occasion de faire connaissance! dit-elle en désignant un petit kiosque de boissons traditionnelles des tribus de l'eau.

Elle s'adresse tour à tour à Amarok, Lyanna et Azaruk tout en marchant vers le stand en bordure de la fête, tout proche de là où ils se trouvent actuellement.

Il faut que tu goûtes le thé aux feuilles de raisin-d'ours,c'est typique d'ici et c'est de surcroît délicieux, tu m'en diras des nouvelles! Au fait, cheveux de feu! Je te vois toujours avec un sabre à ton côté, qui t'a donc appris à t'en servir? Tiens et Azaruk, j'aimerais que tu me parles de ton chien-ours polaire. Comment tu as bien pu te le procurer? Ils sont réservés aux coursiers d'habitude et son très farouches!

[Azaruk Noji]

* L’amie de notre garde ne semblait pas trop imbibée d’alcool. Enfin pas assez pour ne pas pouvoir tenir debout. Mais cela n’empêchait pas le soldat de s’inquiéter de son sort. Cette jeune n’avait pas l’habitude de boire d’habitude. Elle ne le faisait que quand une chose importante la préoccupait, le tout était de savoir quoi. Et ça même son meilleur ami n’en n’avait aucune idée. Il avait quelques hypothèses bien sûr mais rien qui était assez sérieux pour oser lui en parler. Alors il attendait et observait les réactions de Lyanna. Il espérait ainsi que l’épéiste se trahirait. C’était une façon assez honteuse de procéder et le jeune homme en était parfaitement conscient et honteux. Mais il savait que son ami ne lui parlerait pas autrement. Ils se disaient pratiquement tout et si cette chose lui était encore inconnue c’était pour une seule raison, Lyanna avait peur d’en parler à quiconque. Mais qu’est-ce que cela pouvait bien être pour lui faire si peur ?

La jeune femme semblait cacher cette information derrière un masque souriant et joyeux. Si bien qu’Azaruk ne préféra pas continuer pour ce soir son espionnage discret. Mais après avoir salue les deux autres fils de l’eau, elle posa une question au pêcheur qui fit tiquer le soldat. Bien évidement Lyanna connaissait beaucoup de monde ici et il était assez facile de savoir que ce garçon n’était pas d’ici. Mais le ton qu’elle avait employée était celui d’une personne qui posait une question avec déjà une idée en tête. Le soldat qui avait jeté un rapide coup d’œil à la foule une ou deux secondes plus tôt, était maintenant pleinement dans la discussion. Le petit échange qui suivit n’apporta plus aucune information au soldat sur son amie. Aussi bien lui que elle avaient répondu sans qu’aucune chose ne paresse suspecte. Mais ce village des terres hostiles dont il avait été question serait bientôt un sujet d’enquête pour le soldat.

C’est alors que la jumelle décida de commencer à vraiment s’amuser. Elle amena le quatuor vers un kiosque de boissons. Elle tendit un thé au raisin à Amarok, le soldat lui en commanda un également pour lui et Lyanna. Puis la jeune femme voulue faire connaissance avec les deux amis. Elle avait remarqué le sabre de Lyanna qui en effet était à sa ceinture, ce qui ce soir n’avait pas vraiment d’intérêt, mais elle ne le quittait jamais de toute façon alors pourquoi ce soir aurait-il fait exception ? Azaruk lui eu le droit à une question sur son chien-ours. Ce qui le fit beaucoup sourire car chaque personne dont il faisait la connaissance lui avait posé à peu près la même question. Toute sauf une, celle qui était encore à son bras. Il but une gorgée de son thé avant de commencer son histoire.*

-« Eh bien Flocon, comme ma sœur l’a si gentiment nommé est avec moi depuis son plus jeune âge. Mon père et moi l’avons trouvé un jour où nous chassions dans les terres hostiles. J’avais 10 ans et je dois dire que c’était ma première chasse. J’étais donc mort de trouille. Nous l’avons trouvé auprès de sa mère qui blessée avait finalement succombé au froid. Au départ nous voulions le tuer…Enfin moi plutôt. Ce petit ours me faisait extrêmement peur. Mais mon père est une personne profondément aimante et il choisit de s’occuper de ce petit bonhomme. »

*La gorge sèche, le soldat stoppa un peu son récit, but une petite gorgée de thé et après un bref regard vers ses parents qui étaient toujours en train de débattre avec le même vendeur, il reprit son histoire.*

-« Nous l’avons donc ramené à la maison et fait hurler de peur ma pauvre mère. La pauvre a dû avoir la peur de sa vie ce jour-là. Nous étions tous un peu méfiants, comme tu l’as dit ce genre d’animal peut être dangereux. Mais ma sœur s’y est tout de suite attachée et l’ours est devenu nôtre partenaire à elle et moi. Mais le bougre a toujours préférée les dames aux hommes…Je suis l’un des rares hommes qui peut monter sur son dos, le seul autre est mon père. Par contre une demoiselle est toujours la bienvenue sur son dos… Ce dragueur est mon compagnon depuis 15 ans maintenant… »

*Il finit son discours pour un petit sourire et une dernière gorgée de thé.*

[Ermite des vagues]

Au kiosque à musique, tout devient soudainement bien silencieux. Et un léger brouillard se forme. Le doux son d'une flûte s'entend alors. Au fil des notes, le voile de brume disparaît peu à peu, et laisse apparaître une jeune soliste :

http://www.youtube.com/watch?v=MmM6TAFkBtU&feature=fvwrel

[Daisuke]

-19-

Lyanna le fixe comme un chat qui viendrait de flairer un bon poisson. Il détourne légèrement les yeux, un peu mal à l’aise devant ce comportement inhabituel.
Apparemment, même Azaruk pourtant familier de la jeune femme ne sait pas trop comment le prendre.
Ca le rassure un peu, il avait peur d’avoir encore raté un épisode, comme lors de la discussion avec Kanda.

Mais qu’est-ce qu’ils ont les gens ici à vous regarder de travers de cette façon ?

Grâce à l’intervention de Magena, le groupe retrouve vite sa bonne humeur et l’étrange comportement de Lyanna est vite oublié, remplacé par une avalanche de questions et remarques de la part de la maitresse de l’eau.

Feuilles de raisin-d’ours ? Qu’est-ce que c’est que ça ?

Il se saisit de la tasse que lui tend Magena et hume l’étrange parfum qui s’en échappe.
Il serait bien en peine de dire de quelle herbe ou plante ce thé est extrait, n’y connaissant pour ainsi dire rien en botanique.
Il sourit en pensant que Magena a du enregistrer sa remarque de tout à l’heure sur son envie de découverte.
Elle semble mettre un point d’honneur à rendre chaque moment unique, ce qui n’est pas pour lui déplaire.
Le breuvage ne souffre d'aucune comparaison. On dirait un subtil mélange de fruits et de plantes, à la fois sucré et amer.
Magena ne s'est pas trompée. Si ce thé est très étonnant, il est aussi très agréable à savourer.

Depuis un moment, les regards de la foule semblent se concentrer vers le palais et l’allée de torches flamboyantes le reliant à la place où ils se trouvent.
Le jeune homme en déduit que les festivités ne vont pas tarder à évoluer, peut-être à prendre un caractère un peu plus solennel en présence de la famille dirigeante.
Comme il vit en dehors de la vie active de la capitale, cet événement a probablement moins de sens pour lui que pour les autres mais les chefs doivent être honorés, surtout s’ils sont aussi bons que semble l’être Toruuk Hakkan.
Les habitants du Pôle semblent l'apprécier, d'après ce qu'il a entendu ces derniers jours en déambulant dans la ville au gré de ses livraisons.

[Gwlaglus]

Si elle avait suivi le petit groupe qui s'était dirigé vers l'un des quelques stands offrant nourritures et boissons installés sur la grande place, la jeune femme ne pouvait s'empêcher de lancer des regards discrets aux alentours. Peut-être cherchait-elle ou ses parents, ou son grand père ? Quoiqu'il en soit, lorsque son attention revint vers les trois personnes en compagnie desquelles elle était, elle lança un regard mi-boudeur mi-amusé vers Azaruk, lorsqu'il lui tendit une tasse de thé :

-J'aurais préféré que tu me rendes mon verre, mais bon...merci !, fit-elle, tout en acceptant la tasse de thé aux feuilles de raisin-ours.

Elle en huma l'odeur, avant d'en avaler quelques gorgées. Elle ne pouvait nier deux choses : d'une, ce thé était très bon, même s'il ne valait pas certains thés que lui préparait son grand père, et de deux, au moins, il lui gardait les idées claires. Bien mieux que si elle avait bu un nouveau verre d'alcool.

Lorsque Magena passa en mode : "j'ai plein de questions à vous poser", elle ne pût s'empêcher d'en sourire. Elle laissa d'abord le garde royal raconter une histoire qu'elle avait déjà entendu, avant de répondre à la jumelle :

-C'est mon grand père qui m'a formée à cet art.

Oui, pour elle, le maniement du sabre ou d'épée était un art à part entière. Posant alors sa tasse sur l'une des tables en glace atténantes au stand de boisson, elle détacha son arme de sa ceinture. Elle en possédait de nombreuses, et il s'agissait là d'une sorte de katana, dont le fourreau était d'un noir profond, et la poignée d'un rouge sang. L'objet était de très belle facture, et lorsqu'elle sortit la lame de son fourreau, cette dernière étincellait. S'éloignant du groupe, pour ne pas les blesser accidentellement, elle fit quelques mouvements avec. Des mouvements rapides, mais élégants. Rien n'était brouillon dans ses gestes. Même si elle avait bu un peu.

Il pouvait paraître étonnant que la jeune femme ait emporté avec elle cette arme, surtout le soir d'une fête, mais elle en avait toujours une avec elle, alors qu'elle n'en avait pas l'utilité réellement, et ce soir ne faisait pas exception, et tant pis si on lui lançait des regards surpris.

-Petite, je voulais maîtriser l'eau. Mais je m'en suis révélée complètement incapable. Alors, mon grand père m'a appris à manier épées et sabres.

Elle n'en avait dit que très peu, parce qu'elle ne souhaitait pas s'étendre, ni évoquer ses souvenirs, mais dans sa voix avait pointé le respect et l'admiration la plus totale qu'elle portait à son grand père.

[Ermite des vagues]

Tout le monde

Les bavardages continuaient, et les musiciens jouaient toujours. Mais soudain, ces derniers se turent, et le son de tambours placés en haut des marches menant au palais, le remplaça. Et les portes s'ouvrirent enfin, laissant apparaître Toruuk Hakan, et ses trois enfants. Des applaudissements et sifflements suivirent.

Magena plus particulièrement

Dans ton champ de vision apparaît la grande maîtresse de l'eau. Elle s'avance vers toi, et ignore presque tes compagnons :

-Magena, vous devriez rejoindre l'estrade. Dès que le Chef et ses enfants se dirigeront vers elle, le spectacle devra commencer.

Ses instructions données, elle repart aussitôt. Et si tu regardes l'estrade, tu peux voir les élèves qui attendent. Et remarquer que des grandes vasques emplies d'eau ont été disposés de chaque côté de l'estrade.

Azaruk

En tant que garde royal, peut-être réalises-tu qu'il est temps pour toi de t'approcher, pour mieux veiller à la sécurité du chef et ses enfants ?