La maison des Maîtrises de l'Eau

[Otarak]

*Otarak n'avait pas réussi à calmer la patiente. Plus encore, cette dernière éclata tout bonnement en sanglots et proférant des paroles haineuses envers ce qu'Otarak identifia comme la cause de son malheur. Toutefois, le guérisseur ne lâcha rien et fit signe à ses collègues qu'il avait besoin d'aide tout en continuant à interroger la malade.*

Qui détestez-vous madame ? Si vous nous le disiez on pourrait peut-être vous aider.

[Ermite des vagues]

Entre les sanglots de la jeune femme, dont il ne pouvait plus voir le regard, sa masse de cheveux le lui cachant, Otarak parvint à entendre quelques mots :

-...les fils du feu...ils...monstres...

Le fouet d'eau dans sa main se transforma en une flaque d'eau à ses pieds. La tension retomba un peu du même coup, ce qui soulagea les autres guérisseurs. Ama, observait de loi, attentive et prête à réagir si tout dégénérait de nouveau. Mais pour le moment, elle avait l'air de trouver qu'Otarak se débrouillait bien. Lui parler, lui poser des questions, était une bonne solution pour l'instant.

D'ailleurs, la jeune femme releva son regard vers le guérisseur. Et comme si un éclair de lucidité venait de la traverser, elle poursuivit, la voix toujours entrecoupée par les sanglots :

-Et si..et si je tombais enc... ?

Elle ne parvint même pas à finir sa phrase.

[Otarak]

*Otarak parvint à calmer la patiente. Cependant, cette dernière s'évanouit.*

Aidez-moi à la porter je vous prie.

*Le guérisseur demanda de l'aide à ses collègues. Ensemble, ils transportèrent la jeune femme pour l'allonger sur un lit. Otarak plaça une pile de linge sous les pieds de la femme pour aider à la circulation du sang, prit des sels pour lui faire respirer et attendit qu'elle se réveille.
Toutefois, Otarak n'oubliait pas son premier patient et s'adressa une fois de plus à un des membres du personnel soignant :*

Peux-tu aller voir le patient avec la blessure à la jambe s'il te plaît ? J'étais en train de le soigner avant l'incident. J'aimerais savoir si quelqu'un a pris le relais ou pas. Et connaître son état.

*Il y avait de quoi faire. Les fils du feu n'y étaient pas allés de main morte. Certaines blessures, physiques ou psychiques, n'allaient pas rester sans séquelles...*

[Ermite des vagues]

Assuré de l'état de son précédent patient par l'autre guérisseur, Otarak vit la jeune femme allongée rouvrir les yeux. Maintenant que ses cheveux ne lui cachaient plus le visage, le jeune homme pouvait voir qu'elle avait des traces d'ecchymoses sur sa joue droite, ses lèvres gonflées, et sur son cou, il y avait d'autres marques, comme si on avait essayé de l'étrangler.

Elle détourna le regard, comme honteuse.

[Otarak]

*La jeune femme reprit connaissance. Ses cheveux ne lui cachaient plus le visage. Otarak put constater des ecchymoses sur une de ses joues, des traces sur son cou et ses lèvres étaient gonflées. La patiente détourna le regard comme prise d'une certaine honte.
Le guérisseur sentit la colère monter en lui mais il n'en laissa rien paraître. Cette femme avait dû subir plus d'un traumatise et sa réaction ne présageait rien de bon sur ce qui lui était arrivé. Otarak appliqua tout en douceur des pommades sur les blessures.*

Reposez-vous à présent, je reviendrai vous voir un peu plus tard pour savoir comment vous vous sentez.

*Il alla voir Ama pour lui faire part de ses craintes.*

Excusez-moi Ama. La jeune femme de tout à l'heure présente des blessures plutôt suspectes sur le visage et au cou. Sa réaction lorsqu'elle a vu que j'avais posé mes yeux dessus me laisse penser qu'elle n'a pas été seulement frappé. Sûrement qu'une présence féminine à ses côtés serait mieux au cas où elle voudrait parler de cequi lui est arrivé. Qu'en pensez-vous ?

[Ermite des vagues]

Une grande tristesse, mais aussi de la colère, apparurent sur le visage d'Ama Sikut lorsque Otarak se confia à lui. Elle jeta un bref regard vers la jeune femme alitée un peu plus loin.

- Si je m'écoutais, à cet instant, j'irai au palais de l'eau, pour tenter de convaincre notre chef que ces crimes ne doivent pas rester impunis. Tellement tout cela me révolte ! Mais la violence n'est pas la solution.

Elle soupira.

-Concernant cette jeune femme, tu as sans doute raison. Elle se confiera plus facilement à une guérisseuse, vu ce qu'elle semble avoir subi là bas. Si les blessures physiques guériront vite, au niveau psychologique, ça risque d'être plus compliqué. Espérons que son époux ne la rejette pas, lorsqu'il l'apprendra.

Elle retourna son attention sur Otarak :

-En tout cas, je suis fière de toi, tu as fait du bon boulot aujourd'hui, tes nerfs n'ont pas flanché, alors que j'en ai aperçu certains qui ont laissé leurs émotions prendre le dessus.

Elle a un petit sourire, après tout, elle même avait failli se laisser prendre à ce petit jeu.

-Une autre équipe de guérisseurs va prendre le relais. Profites en pour te reposer et prendre l'air, demain sera sans doute une journée encore difficile.

[Otarak]

#-Concernant cette jeune femme, tu as sans doute raison. Elle se confiera plus facilement à une guérisseuse, vu ce qu'elle semble avoir subi là bas. Si les blessures physiques guériront vite, au niveau psychologique, ça risque d'être plus compliqué. Espérons que son époux ne la rejette pas, lorsqu'il l'apprendra.#

*Otarak retint un soupir.*

Je l'espère pour elle également. En temps normal je n'ai pas à porter de jugement mais je pense que je vais faire une petite exception en ajoutant que son époux serait vraiment cruel de la rejeter avec tout ce qu'elle vient de subir.
Elle aura besoin de soutien... Mais bon, ça ne nous regarde pas.

*Lorsqu'Ama le félicita, le guérisseur se sentit rougir.*

Je vous remercie pour ces gentillesses. *fut la seule chose qu'il eut été capable de dire.*

Puis elle lui dit qu'il pouvait rentrer chez lui.*

Passez une bonne soirée. Et tachez de vous reposer vous aussi.

*Otarak échangea rapidement avec l'équipe relais sur l'état de ses patients et sortit de la maison du soin. Une fois à l'extérieur, le jeune homme relâcha la pression. Il se prit la tête entre les mains, se frotta vigoureusement les yeux et se massa la nuque. Son ventre gargouilla en signe de protestation. Le guérisseur avait besoin de se relaxer et n'avait pas vraiment envie de rentrer chez lui. Il devait se changer les idées et de manger un peu. Il prit donc la direction de la Rose des Glaces.*

[Ermite des vagues]

Et Otarak prit donc le chemin de la Rose des Glaces. Et pour ce faire, il emprunta le quartier résidentiel, le chemin le plus court pour rejoindre l'établissement de Sun Weï.

Par ici la suite !

[Ermite des vagues]

OTARAK

*Otarak ouvre les yeux et reconnaît l'endroit où il se trouve. Il est allongé dans un lit, à la Maison des Maîtrises, son lieu de travail. Sa poitrine est bandée mais le fait encore souffrir. Il est seul, mais vivant.*

[Otarak]

*Après un temps indéterminé, Otarak finit par reprendre connaissance. Il ne lui fallu pas longtemps, même dans son état, pour reconnaître le lieu où il se trouvait. Il s'agissait ni plus ni moins de son lieu de travail. Il soupira de soulagement... Il était en vie mais très vite, il poussa un grognement. Ce soupir lui avait vivement rappelé dans quelles conditions il s'était retrouvé ici. Le guérisseur se redressa et regarda sa poitrine bandée qui le faisait souffrir puis se laissa retomber sur sa couche. Il attendit quelques minutes puis se redressa à nouveau. Otarak constata qu'il était seul. Il fallait pourtant qu'il parle à quelqu'un... Qu'il informe les autorités que le Chef avait été battu et kidnappé... D'une voix un peu frêle, Otarak appela :*

Il y a quelqu'un ? *le son qui était sorti restait assez faible. Cependant, le guérisseur ne se laissa pas abattre et réussit malgré tout à donner un peu plus de voix. Il se racla la gorge et recommença :*

Excusez-moi ! Il y a quelqu'un ?

*Ses blessures ne lui permettaient pas de se lever et il se sentait encore trop faible pour ça. Lui-même était bien placé pour savoir ce qu'il était en état de faire ou non.*