*Sin regarde simplement les cordes à ses poignets content de voir que Luchia n'aura plus de souci, finalement son sort lui importe peu, sa mission est réussie, Luchia sera surement libérée. Pour la première fois depuis longtemps une douce quiétude l'envahit. Il se met en route, emboitant le pas à ses nouveau geolier.*
*Répondit simplement l'envoyée de la Nation du Feu. Après un rapide détour pour venir récupérer les bestiaux de Luchia. Tout ce petit monde se mit en route pour le port !*
Ermite des vagues a écrit:La journée était bien avancée, lorsqu'un homme et son elk cornu arrivèrent enfin aux abords de la capitale du Pôle Nord. L'homme, d'humeur exécrable, regarda longuement la cité, avant de se décider à y rentrer. Et ce, seulement parce que la bestiole qu'il avait trouvé en route ne paraissait pas vouloir reprendre du poil de la bête. De mauvaise humeur donc, notre homme, toujours sur sa monture, se mit à parcourir les rues de la capitale, sans se soucier des regards que l'on posait sur lui. Il s'en fichait, puisqu'il n'appréciait guère la compagnie de ses semblables. Et même s'il n'était là que depuis quelques minutes, il avait déjà l'impression d'étouffer ici.
- Direction la caserne Brââm. J'y trouverai bien un moyen pour me débarrasser de ce lémure de malheur. Et il faut que je vois ce cher Kharstak !
Notre homme débarqua donc en trombe à la caserne. Heureusement, les gardes le connaissaient bien, mais ses manières les surprenaient toujours, surtout qu'à peine descendu de son elk, il en confia les rênes au premier des gardes qu'il croisa, et s'engouffra telle une tornade au sein de la caserne, provoquant quelques dégâts et bousculades sur son passage, ce dont il se contrefichait totalement. Ce fut donc sans grande surprise, qu'il entra de la même manière dans le bureau de Yorko Kharstak.
Ce dernier, prévenu de sa venue par le boucan qu'il avait fait, ne montra dès lors aucune surprise, mais s'exprima avec force ironie :
-Tu as toujours été la discrétion incarnée mon ami !
Cela dit, Kharstak quitta son bureau, pour accueillir à bras ouverts le cartographe et responsable des expéditions. Les deux hommes se connaissaient et s'appréciaient depuis des années maintenant, et les traits de Iorek Anaak s'adoucirent un peu.
-Et toi, tu as grossi depuis la dernière fois, tu ne fais pas assez d’exercice ! Ce qui est le comble pour l'un des meilleur guerrier de notre tribu. Enfin, le meilleur de notre génération, lança t-il de manière incisive à son vis-à-vis.
D'autres piques suivirent, jusqu'à ce que Yorko n'entre dans le vif du sujet :
-J'ai failli envoyer quelques uns de mes hommes à ta recherche, tu as quelques jours de retard. Je sais que tu n'aimes pas cette ville, mais préviens la prochaine fois.
-Gardes tes conseils et réprimandes pour d'autres. Quelques jours de plus ou de moins, ça ne change rien. Et je serai rentré plus tôt si ma route n'avait pas croisé cette bestiole.
Il ouvrit alors son lourd manteau de fourrure, et en sortit un lémure endormi, qu'il posa sur le bureau. Le regard du chef des armées du Nord se couvrit de surprise.
-Un lémure ? Dans les terres hostiles ?
-Ouais, ça m'a étonné aussi. Il était enfoui sous la neige et sans Brââm, il aurait fini congelé.
Mais Khartark semblait à peine écouter. Ce lémure lui rappelait quelque chose.
-Serait-ce le lémure de ce jeune garçon...?
-Quel garçon ?
Et Yorko Khartak l'informa alors de tout ce qu'il avait loupé pendant son absence, l'attaque le soir de la fête, l'enlèvement de la princesse, et lui parla aussi de ce jeune homme, porteur d'un message important, concernant un assassinat au village des Peaux Bleues, qui s'était fait dépouillé de toutes ses affaires et avait été jeté dans un canal. Jeune homme qui se trouvait être le propriétaire d'un lémure justement.
-S'il s'agit du même lémure, il n'a pas pu arriver si loin dans les terres hostiles tout seul.
-Je partage ton sentiment. Pour ça que j'ai mis plus de temps à revenir. Quelque chose me semblait louche, mais j'ai eu beau fouiller les alentours, je n'ai rien trouvé de probant. Mais je reste convaincu qu'il y a quelqu'un qui a joué à cache cache avec moi pendant que je cherchais. Mais qui qu'il soit, il est rusé. Et connait la région lui aussi. Après, de là à supposer que cette personne est liée à l'agression de ce Morthan...ou même à l'enlèvement de la gamine, faudrait déjà mettre la main dessus d'abord.
-Il y a trop de coïncidences dans cette affaire. Je vais augmenter les patrouilles à l'extérieur, et en parler lors du prochain conseil, demain justement. Tu ferais bien d'y venir aussi d'ailleurs.
-Non non, hors de question que je mette les pieds au palais, je te laisse t'en charger, c'est ton domaine après tout.
Et ni une ni deux, Iorek Anaak se dirigea vers la sortie, et avant même de pouvoir ajouter quoi que ce soit, le chef de guerre se retrouva seul dans son bureau. Enfin presque seul. Vu qu'il y avait toujours ce lémure endormi. Mais malheureusement, Mothan ne sut jamais que son lémure était sain et sauf. Puisque l'on retrouva son cadavre dans l'un des canaux de la ville peu de temps après.
Dès son retour au Pôle Nord, le chef de guerre n'avait pas chômé. D'autant qu'il fut informé de quelques affaires "étranges", comme les meurtres d'un poissonnier, et son acolyte. Kharstak connaissait Tyk, il le faisait même surveiller à son insu, soupçonnant qu'il traitait parfois d'affaires louches avec ses clients. Donc, sa mort l'étonnait moins que prévu. Sauf que ses hommes n'avaient pas trouvé le responsable de cette boucherie, et les indices étaient maigres. Même si un témoin avait pu être trouvé, un gamin livreur de journaux, qui disait avoir conseillé à un nouveau venu au Pôle, d'aller voir Tyk.
Mais aucune trace de l'étranger. L'homme rangea les parchemins éparpillés sur son bureau. Et caressa d'une main distraite le lémurien endormi à ses côtés. Tout cela le tracassait. Hosho, les meurtres au Pôle Nord, qui d'ordinaire n'étaient pas choses courantes...il y avait de quoi s’interroger.
Aussi, hurla t-il presque sur un pauvre soldat venu l'informer qu'un moine et son bison étaient tombés du ciel, et que le bison avait été ramené ici, tandis que son propriétaire était à la maison des guérisseurs !
Le chef de guerre resta éveiller encore de longues heures, réfléchissant sur ce qu'il devait faire. En tout cas, il en parlerait à Toruuk Hakan lors du prochain conseil. Il fallait augmenter la sécurité ici. Mettre les troupes en alerte s'il le fallait même.
*Le groupe formé d'un enfant de onze ans, une princesse de six ans, une jeune serveuse-guerrière, un religieux un peu jeunot entrèrent dans la caserne. Trois d'entre eux avaient les cheveux roux, chose rare, attirant les regards. Ils étaient venus du quartier des guérisseurs par bateau, laissant le garde qui les transportait sur place.
***
Avant de venir, l'enfant avait bien entendu fait plus ample connaissance avec le moine, celui rencontré le jour-même. Flamme avait voulu marchander comme les grands le voyage en bison volant. Yuuna, la petite princesse, lui avait involontairement gâcher le plaisir en répondant sans contrepartie à Yukan.*
-Yuuuuna ! J'étais en train de négocier !
*Le moine – même s'il n'avait pas confirmé ce statut – avait obtenu sa réponse. Il s'était tourné vers Flamme d'un air faussement paternaliste et lui avait balancé une phrase aussi stupide que ses manières, énervant un tantinet l'enfant. À la place d'un coup de pied aux mollets de celui qui le méritait, Flamme se contenta de le fixer d'un œil mauvais puis de dire :*
-Sans blague, t'es que le deuxième que je croise de toute ma vie... encore que la tienne pourrait être une perruque. Les moines c'est chauve, c'est connu.
-Vous venez ?
*C'était dame Lyanna qui avait parlé et elle semblait ne pas aller bien depuis la mort de machin dont les cuisiniers parlaient ce matin. C'était pour elle que le voyage en bison volant serait le plus bénéfique. Ce serait aussi l'occasion pour notre aventurier en herbe de tester le vol en bison. Tandis qu'ils étaient en train de quitter la maison de guérison, Flamme nota la présence du garde. Paniquant tout d'abord par habitude, le saltimbanque sut rationaliser sa peur et penser qu'il suivait Yuuna et ne lui voulait par conséquent pas de mal. Elle était princesse après tout. Ce n'est qu'en reprenant la barque que Flamme reconnu l'homme, c'était celui qui les avait conduit dès leur sortie du palais. L'enfant en parlerait à sa petite amie plus tard, quand on les laissera tranquilles.
***
Le tour en bison serait une expérience exaltante !
Et le trio des cheveux rouges, et la petite princesse étaient donc parvenus aux portes de la caserne. Les soldats occupés à les garder furent d'abord assez surpris de ce débarquement. Et en voyant Yuuna, ils s'inclinèrent avec respect. C'était bien la première fois que la fille du chef du Pôle Nord venait ici. Les soldats regardèrent avec insistance Yukan. Ils reconnaissaient en lui ce moine tombé la veille. Quant à Lyanna, inutile de dire qu'ils l'avaient aussi reconnu, elle avait travaillé une semaine à la caserne après tout, et avait accompagné Toruuk Hakan et sa famille à Hosho. Elle avait la mine sombre, mais ils ne s'en soucièrent pas. Ils allaient leur demander la raison de leur présence, quand Yuuna prit la parole. Elle était toujours surexcitée, et tenait la main de l'autre enfant :
-On vient voir Tashiik !
-Tashiik?
Oui, le soldat était un peu largué là.
-Le bison ! Yukan, désigna t-elle le nomade de l'air, a dit qu'on allait faire un tour avec !
L'autre soldat hésitait à rire, tellement la princesse montrait son impatience. Elle en trépignait même.
-Le bison est à l'écurie. Si vous voulez bien me suivre, princesse ?
Le soldat les guida donc jusqu'aux écuries. A un moment, il s'adressa à Yukan :
-Vous avez l'air en meilleure forme. Qu'est-ce qui vous amène ici au fait ?
Et, quelques minutes plus tard, les voilà donc aux écuries. Le bison avait été installé au fond, bien à l'abri du vent et du froid.
Lyanna s'était fait silencieuse après qu'ils aient quitté la maison des guérisseurs. Elle pensait qu'elle allait se sentir mieux en s'éloignant de cet endroit, que le poids de sa peine s’allégerait, mais ce n'était pas vraiment le cas. Son grand père ne pouvait quitter ses pensées, et par moment, elle regardait ses mains avec insistance. Pourquoi avait-il fallu qu'elle découvre sa maîtrise de feu à sa mort ? Son grand père aurait pu lui apprendre tant de choses à ce sujet, et elle n'aurait pas eu ce sentiment de peur qui l'entravait, face à ce feu qu'elle ne savait pas contrôler. Qu'allait-il se passer si elle croisait l'Ours à la caserne ? S'il l'énervait d'une façon ou d'une autre, comme il savait si bien le faire à chaque fois, et que le feu sortait à nouveau de ses mains ?
Voilà à quoi elle pensait alors qu'ils étaient parvenus à la caserne. Sombre et tendue, elle suivit le groupe, non sans regarder autour d'elle si Kharstak ne se montrait pas. Heureusement, ce ne fut pas le cas, ils n'avaient pas croisé le maître des lieux, et étaient arrivés à l'écurie. Et le bison était bien là.
*Et voilà le trio des rouquins à la caserne. Les deux enfants se comportent comme des enfants, bavards et joueurs. La personne qui intrigue le plus le Moine est Lyanna. Cette femme sent le trouble à plein nez. Il voudrait l'aider, mais elle semble à cent mille lieues d'ici.
Yuuna et Flamme trépignent d'impatience. Ils trouvent un soldat qui les guide jusqu'à la stalle où Tashiik se repose.*
-Vous avez l'air en meilleure forme. Qu'est-ce qui vous amène ici au fait ?
- La santé de ma Princesse, bien sûr !
*Quelques minutes plus tard, ils arrivent dans une grande stalle abritée des vents et du froid, bien évlairée. Tashiik est en train de manger du fourrage.*
- Tashiik ? appelle Yukan
*L'animal se retourne vers lui, le regarde avec des yeux de femme en colère, souffle, et retourne à son repas. Elle n'est pas contente.
Il se penche vers Yuuna et Flamme et leur murmure:*
- Je crois qu'elle est en colère contre moi.
*Il se redresse ensuite et tente une approche du bison.*
- Tashiik ? Ma Princesse ?
*A peine est-il arrivé à quelques mètres de l'animal qu'elle tourne son énorme tête vers le Moine et lui hurle dessus:*
- GHOOOOOOOOOOON !
*Yukan est surpris et recule. Le soldat fait un mouvement pour intervenir mais le Moine l'en dissuade d'un geste de la main. Il revient vers le groupe et annonce:*
- Effectivement, elle est en colère. Il va falloir que je me fasse pardonner.
[HRP: Shan, get ready !]
Le groupe du RP : Lin, Cahaya, Savant, Jigme, Shloka et Yukan - Par Nefer
Cette situation assez comique finalement réussit l'exploit de faire rire Lyanna. Elle n'en oubliait pas pour autant sa peine, elle pensait toujours autant à son grand père, mais elle se sentait un peu mieux.
-J'ignorais que les bisons pouvaient avoir autant de caractère !
Elle s'était rapprochée de Yukan, et fixait Tashiik.
-Et si je lui explique la situation, elle comprendra ?
Lyanna avait une petite idée derrière la tête. Elle s'avança encore un peu vers le bison.
-Tu es magnifique Tashiik. Tu sais, on voulait juste faire une petite balade sur ton dos. Et pas te piquer ton ami, Yukan. Mais si tu ne veux pas, ce n'est rien.
Elle tendit sa main vers le bison, avant de suspendre son geste brusquement. Pas par peur de l'animal, mais de ce qu'elle pourrait lui faire, si jamais elle déclenchait sa maîtrise par mégarde. Sa crainte était sans doute injustifiée, après tout, il lui avait fallu un énorme choc, et une colère aussi grande, pour faire sortir ces flammes de ses mains. Mais elle ne voulait pas tenter le diable. Et son visage avait repris une expression plus grave.