[CIT] Le Palais Citadin

[Iluq]

*Je sors de mes réflexions pour reprendre mon repas.*

-Et j'ai choisi de rejoindre le Manteau Blanc et de servir mon pays. Et j'ai renoncé à une vie paisible de marchand et à vivre pour moi seul. Et je ne parle pas de l'entraînement cruellement exigeant de cette unité. De leur sélectivité. Mais c'est ce que je voulais. Je ne voulais pas d'une vie calme à compter mon argent chez moi. Je voulais maîtriser l'eau comme personne. Je voulais vivre des aventures dans tous les pays. Et, sur ce point, j'ai eu mon compte. Et il est encore loin d'être terminé.

*Je fixe les poils blancs sur le dos de ma main.*

-Oui, encore très loin d'être terminé. Je suppose que je vais voir en quoi consiste cette nouvelle voie. J'espère seulement qu'elle n'impliquera pas de me faire tabasser par tous les esprits-renards du Pôle !

*Je relève le regard vers Kishi.*

-Et vous, c'était quoi votre but ?

[Kishi Tanaraq]

La jeune femme cache son désintérêt pour le récit... engagé et passionné de son interlocuteur. L'enthousiasme martial du jeune homme la laisse de marbre. Elle reconnait volontiers la nécessité d'un corps d'armée et les Manteaux Blancs sont universellement reconnus comme faisant partie de l'élite ; mais, elle n'avait pas à les aimer pour autant. Le patriotisme aveugle... ça l'écoeurait.

Lorsqu'il lui demanda qu'elle était son but, cela la ramena sur terre. Elle tira sur le col blanc caché par sa tunique d'apparat. C'était une simple étoffe amidonée et brodée d'une lune encadrée de deux croissants. Même le moins érudit au Pôle Sud savait que c'était le symbole des soigneurs. Ils étaient respectés et révérés partout où ils allaient pour leurs efforts à prendre soin des autres dans la part la plus injuste, la maladie et la mort, mais également les naissances. Personne ne serait assez fou pour s'attirer les foudres d'un soigneur. Autant marcher nu dans la Toundra.

- Je suis soigneuse, et je suis spécialisée dans la gestion de la douleur. Je comptais poursuivre ma formation en herboristerie à Ba Sing Se, mais cela devra attendre.

[Iluq]

*Soigneuse, soigneuse... Ba Sing Se. Ca me dit quelque chose. Oh putain, comment j'ai pu oublier ça.*

-Vous avez fréquenté Korra n'est-ce pas ? Qui est maintenant à Ba Sing Se. Je vous ai vues dans les journaux !

[Kishi Tanaraq]

Elle... ne s'attendait pas à ce qu'il parle de Korra.

- L'avatar est mon amie d'enfance, oui. Nos chemins se sont croisés pendant un temps et nos responsabilités nous ont séparés aujourd'hui.

À mon plus grand regret. Peut-être que j'aurais dû la suivre finalement.

[Iluq]

*Je fais les gros yeux.*

-Amie d'enfance carrément ! Est-ce qu'elle est vraiment comme les journaux la dépeignent ?

[Kishi Tanaraq]

Kishi grimace un peu avant de répondre :

- Elle est une forte tête, déterminée et généreuse, c'est certain. Pour le reste, je garderai cela pour moi.

Il y avait des souvenirs chers à son coeur qu'elle garderait jalousement jusque sur son lit de mort.

[Iluq]

*Je suis toujours aussi fasciné par cette histoire.*

-Et dans quelles circonstances avez-vous fait connaissance ?

[Kishi Tanaraq]

Kishi est étonnée de sa question. Personne n'ignore que Korra a été l'élève de Kaya dans son apprentissage de la maîtrise de l'eau. Sauf lui, apparemment.

- Quand Korra a été reconnue comme le nouvel avatar, elle a été placée en apprentissage auprès de ma grand-mère plutôt qu'à l'Académie, pour des raisons... politiques. Étant sa petite-fille, nous avons naturellement été en contact et grandi ensemble.

Il vivait au fond d'une grotte pour ignorer cela ?

[Iluq]

*Je me gratte la nuque d'embarras.*

-Ah mince, c'est vrai que dit comme ça c'est tellement évident. Comment je n'ai pas pu penser à ça... Je suis désolé, parfois je me sens un peu stupide. Ca la fait mal en face d'une personne de la haute société des Tribus.

[Kishi Tanaraq]

Kishi a un petit rire d'amusement devant son embarras, avant de tiquer sur la définition qu'il fait de sa personne. Haute société des Tribus ? Oui, on pourrait dire ça. Sous un certain angle. En plissant les yeux. Sa famille tenait indubitablement à cette image d'importance.

- Vu qu'il n'y a pas de témoins, je serai clémente, déclare-t-elle en peinant à garder son sérieux.