[CIT] Le Palais Citadin

[Tahla Nakaide]

Les plus prestigieux, habituellement réservés aux dignitaires étrangers ? C'était une plaisanterie ?! Eh bien, maintenant, elle ne s'étonnait plus de l'état des relations diplomatiques avec le reste du monde. Cela était affligeant ! Si c'était elle le chef du Pôle Sud, il en serait autrement. On impressionnerait chacun des invités qui repartirait avec l'envie de revenir aussitôt. Le Pôle Sud serait une grande Nation, comme l'avait voulu son aïeul.

Son aïeul avait bien plus de grandeur que cette vieille femme n'en aurait jamais. Cette carne desséchée ne ferait plus long feu. Elle était très vieille, et elle, très jeune et belle. Il est du devoir de chaque nouvelle génération de prendre en main la responsabilité de l'équilibre du monde. N'était-ce pas ce que disait son ancêtre ? Il fallait la destituer. A tout prix.

-Mais bien sûr, allons constater ensemble la qualité de votre "accueil". Et elle, est-ce ma femme de chambre ? Parce qu'il n'y a personne pour s'occuper de mon linge !

Malgré la discrétion d'Akemi, il semblerait que Tahla ait tout de même remarqué son existence.

[Guru givré]

Marashi, malgré son enthousiasme un peu douché, buvait chaque parole du Chef Kaya. Il avait l'impression d'avoir affaire à sa propre grand-mère. Elle portait le poids des années, de l'expérience et de la sagesse qui allait avec. Les soucis également.

-.... Avez-vous des questions, conseiller ?
-Non, Madame. Mais je voudrais également vous faire part d'une affaire préoccupante. Mon village fait régulièrement les frais d'attaques de loup-garous. Certains d'entre eux sont bien plus gros que la normale pour en avoir moi-même rencontré certains.

Il défit le nœud qui serrait sa manche et la remonta, dévoilant des cicatrices encore rose.

-J'ai été blessé durant une attaque où trois des nôtres sont tombés. J'ai eu de la chance. Nous avons pourtant tout tenter pour les dissuader mais rien ne les fait reculer. Que ce soit les chien-ours polaires que nous avons demandé en soutien, certains ont été retrouvés égorgés, baignant dans leur sang. Nous avons dû achever les autres. Le fer de nos armes ne nous est pas d'une grande utilité, il semble que leur cuir soit épais ma main. Nous ne savons plus quoi faire !

[Kaya Iluak]

-Je suis désolée que trois fils de l'eau soient passés de l'autre côté.

Kaya dénombra quatre cicatrices, toutes parallèles. Leur épaisseur lui laissa estimer la grosseur des griffes à celle de son pouce. Elle déglutit.

-Puis-je l'examiner ?

Il hocha de la tête.
Elle prit alors délicatement le bras et passa doucement ses doigts sur la peau cicatricielle. Plus raide, elle exerçait une tension sur la peau intacte, créant par endroit des plis inconfortables.

-La personne qui s'est occupée de vous a fait du bon travail. Mais passons. Vous dîtes que vous subissez des attaques de loup-garous ? Mais, en pratiquant l'élevage des elks, il me semble que cela soit presque normal. Les loup-garous sont des chasseurs implacables mais ils ne rechignent jamais à se rabattre sur une proie facile. Mais qu'ils soient aussi agressifs est en effet un sujet de préoccupation.

Elle sembla réfléchir pendant quelques minutes puis elle reprit la parole.

-Je vais m'entretenir avec le chef des Manteaux Blancs et je veillerai à ce qu'on résolve ce problème au plus vite. Bien évidemment, vous participerez, étant donné que vous êtes directement concernés.

[Akemi]

-Mais bien sûr, allons constater ensemble la qualité de votre "accueil". Et elle, est-ce ma femme de chambre ? Parce qu'il n'y a personne pour s'occuper de mon linge !

C'était exactement le genre de phrase qu'elle ne voulait surtout pas entendre. Akemi commença sérieusement à regretter de ne pas avoir choisi d'accompagner Lo Shen pour son spectacle. Comme on dit, il y a des jours avec et des jours sans, et là c'était définitivement un jour sans depuis la rencontre avec la matriarche Tahla Nakaida.

J'ai comme un mauvais pré-sentiment. Pitié Adi, ne me laissez pas aux mains de cette jeune femme !, supplia-elle mentalement l'intendante, essayant de garder une mine neutre.

Mais il faut dire qu'à cet instant même, elle aurait bien volontier essayé de filer à l'anglaise en inventant un prétexte quelconque.

[Guru givré]

AKEMI

Adi bougea légèrement de position de sorte de se mettre entre la conseillère et Akemi, faisant barrage de son corps, si l'on peut dire.

-Non, elle est mon assistante personnelle. Votre intendant nous a informé que vous viendrez avec votre propre personnel, puisque le nôtre n'était pas... "fiable". Mais nous avons un service qui s'occupe du linge de nos invités, je suis sûre qu'il répondra à vos attentes.

Allons donc à vos appartements.

Elle fit un signe discret à son "assistante personnelle" donc, et ouvrit la marche. Une fois le grand escalier de l'aile des appartements gravi, elles bifurquèrent à droite puis prirent un autre escalier.
Adi arriva alors devant une immense double porte où deux gardes ne furent pas de trop pour les ouvrir. Elles s'ouvrirent sur une immense salle où on aurait pu organiser une fête sans problème de taille. Le sol était couverts de tapis et de cousins, les murs de tentures richement brodés, des lustres en cristal et fer forgé pendaient majestueusement du plafond de pierre finement sculpté. Une cheminée où elle aurait pu s'allonger deux fois de tout son long accueillait un immense feu qui chauffait lentement cette pièce.

Puis Adi poussa la double porte suivante, ici une immense chambre pourvu d'un lit à baldaquin où toute une famille aurait tenu à l'aise trônait fièrement au milieu d'un luxe qui dépassait celui de la pièce précédente et l'entendement même. Or, ivoire, argent, bois précieux, soieries.

Mais qu'est-ce qui dérangeait tant la conseillère Tahla ?

-Eh bien ? Quel est le problème ? Même le chef Kaya Iluak ne vit pas dans tant de luxe, conseillère.

[Tahla Nakaide]

Quelle prétention ! Quelle... arrogance ! Elle aurait eu tôt fait d'être enchaînée au poteau pour deux nuits !

Mais elle n'était pas chez elle, mais sur les terres du Poisson-lune. Et cette impertinente en faisait assurément partie. elle frissonna de dégoût. Son sang si précieux, si noble devait faire des politesses, des ronds-de-jambe à ces cul-terreux. Elle en était tellement outrée qu'elle aurait bien rendu son repas. Si cela ne s'était déjà pas produit au cours de la traversée...

Lorsqu'elles arrivèrent enfin dans ses.. "appartements". L'intendante l'interrogea sur ce qui ne convenait pas, en arguant que même Kaya Iluak ne vivait pas dans un tel luxe. Et elle la comprenait, cette orgie de breloques et de fanfreluches lui donnaient la nausée. Rien de noble et de raffiné, mais vulgaire et grossier.

-J'avais expressément demandé une chambre orientée plein Ouest pour avoir le soleil qui réchauffe ma chambre l'après-midi. Est-ce trop demandé ?

Elle sortit en furie dans le couloir et désigna une autre chambre, juste en face.

-Je veux celle-ci !

[Guru givré]

Marashi fut soulagé que son problème soit pris au sérieux et que le chef prenne les dispositions nécessaires. Encore fallait-il que cela soit fait au plus vite pour épargner des vies. Mais montrer son impatience aurait été irrespectueux. Il se doutait bien qu'il devait y avoir d'autres problèmes à traiter avant voire en même temps. Être chef donnait beaucoup de responsabilités.

-Je vous remercie de m'avoir accordé de votre temps qui est précieux. Je vous souhaite une bonne journée, Madame.

Il la salua, se leva et s'en alla transmettre un message aux siens. Les choses bougeaient. Ils espéraient juste que cela s'arrangerait néanmoins.

[Akemi]

Akemi retint un soupir de soulagement lorsqu'Adi la présenta comme étant son "assistante personnelle". Bien évidemment, elle savait que ce n'était qu'une excuse afin de la protéger des griffes de Tahla, mais elle fut prise d'une irrésistible envie de remercier tout Esprit veillant sur elle en cet instant.

Elle suivit Adi comme son ombre lorsqu'elle lui fit signe, afin d'escorter la princesse furibonde vers ses appartements. Lors du trajet, elle en profita pour observer chaque recoin du Palais, allant même jusqu'à admirer les escaliers artistiquement sculptés et les portes aux dimensions colossales.

Arrivées à la fameuse "chambre de souillon" dont se plaignait Tahla, ses yeux s'écarquillèrent de stupéfaction. Elle n'en revenait vraiment pas que quelqu'un puisse ne pas en être amplement satisfait. Akemi hallucina même que l'on puisse appeler ce lieu "chambre" du fait qu'il se rapprochait davantage à un palace. C'était tout simplement à couper le souffle.

-Eh bien ? Quel est le problème ? Même le chef Kaya Iluak ne vit pas dans tant de luxe, conseillère.

C'est clair qu'il y avait de quoi se poser des questions sur le niveau d'exigence de la jeune femme.

-J'avais expressément demandé une chambre orientée plein Ouest pour avoir le soleil qui réchauffe ma chambre l'après-midi. Est-ce trop demandé ?

Elle sortit en furie dans le couloir et désigna une autre chambre, juste en face.

-Je veux celle-ci !

Akemi échangea un regard avec Adi et lui fit comprendre qu'il lui fallait bien du courage. C'est avec compassion qu'elle ressentit un profond respect envers cette jeune femme, faisant preuve d'un sang froid exceptionnel et dotée de nerfs en acier.

[Conseiller du Feu]

*Un Aigle, portant une bague scellée du blason de la Nation du Feu, se pose doucement au Palais Citadin.*

A Kaya Iluak, Matriarche de la Tribu du Poisson-lune et Chef du Pôle Sud,

Votre dernier message, où vous me faisiez part de vos inquiétudes, vient de me parvenir, et c'est avec moi aussi de grandes appréhensions que je vous réponds.

Les Sages du Feu officiant au Temple de l'Avatar de l'Île du Croissant ont, eux aussi, été témoins de ce phénomène. Nous n'avons malheureusement, au moment où je vous écrit, pas plus d'informations sur cet évènement qui, je l'espère, ne s’avérera pas être annonciateur d'une nouvelle ère sombre.

Sur un autre sujet, que j'espère plus joyeux, un messager royal devrait bientôt arriver sur vos Terres. Les nouvelles qu'il vous apporte sauront, je le souhaite, détourner nos esprits de ce funeste présage quelques instants.

Que les Esprits veillent sur vous et sur votre famille,

Cordialement,

Sun Deng Hill, Seigneur du Feu.

[Le Tribun]

*Un petit pigeon suivra de peu le fier Aigle de la Nation du feu.*

Au Chef du Pôle Sud,

Je tiens tout d'abord à vous remercier pour votre sollicitude, une femme tel que vous est plus à même de comprendre l'ampleur de la bonne nouvelle quand on porte l'espoir de notre peuple. Malheureusement, l'heure n'est pas à la fête je pense que vous l'aurez compris. Les défis de demain s'annoncent difficiles et nous devrons être plus soudés que jamais face à l'adversité.

A l'heure où je vous écris cette lettre, j'ai un rapport sur mon bureau m'indiquant que l'avatar Korra, récemment arrivée à Republic City semble être montée à bord de son dirigeable. Tout porte à croire qu'elle mène dors et déjà l'enquête au niveau de la zone morte.

En ces temps troublés, je vous transmets mes sentiments amicaux et vous souhaite bonne chance pour votre réelection à la tête du Pole Sud. Les tribus auront d'autant plus besoin d'une figure forte pour les soutenir.

Paix et félicité,
Jin Beifong, Chancelière de Republic City