[CIT] Le Port de la Lune

[Laor]

Après deux mois de traversée plus ou houleuse, voire atrocement longue. Atka put enfin posé le pied sur le sol d'une partie de ses ancêtres. La température s'étant rafraîchie depuis plusieurs XX, les fourrures s'étaient vues sortir des bagages pour tenir chaud à leurs propriétaires au bout d'un mois et demi de voyage.

D'après les infos qu'elle avait pu glaner auprès de ses patients, l'Académie offrait l'hospitalité à ses élèves. Elle fit donc bien vite part de cette info à ses compagnons de voyages. Soit ils devraient se loger à l'auberge, soit ils pouvaient tenter d'entrer à l'académie pour apprendre la voie du guerrier selon les Tribus du Sud.

- Si vous ne venez pas à l'académie, je vous propose qu'on se retrouve ce soir ici. On visitera la Citadelle ensemble si vous voulez.

Elle raffermit la pris sur son sac et sortie de sa poche le bout de papier qui lui indiquait le chemin qu'un aimable fils de l'eau lui avait dicté. La guérisseuse eut un petit sourire incertains. Lorsqu'elle avait fait mention qu'elle souhaitait apprendre la maîtrise de l'eau, l'homme lui adressa un air compatissant. Comme si elle se jetait volontairement dans la gueule d'un élan-lion...

[Kawa Ishi]

- Si vous ne venez pas à l'académie, je vous propose qu'on se retrouve ce soir ici. On visitera la Citadelle ensemble si vous voulez.

C'est entendu! A ce soir alors!

*Sur ces paroles Ishi laissa Laor se diriger vers l'académie. A vrai dire il s'y dirigeait aussi. Non pas pour apprendre la maîtrise de l'eau comme Laor (chose qui plus est impossible pour quelqu'un maîtrisant déjà un autre élément) mais en profiter pour apprendre les arts martiaux locaux. 10 ans qu'il voyageait et pourtant le bretteur n'avait jamais quitter le Royaume de la terre. C'était donc l'occasion rêvée de parfaire son entraînement.*

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[Javeldose]

Nathanaël V.Speen

Nathanaël : bordel, encore ce pays merdique...

* Les trois compères étaient enfin arrivés à destination, après un long et tortueux voyage. La dernière fois que Nathanaël était venu ici, il devait bien mesurer 50cm de moins, et peser une quarantaine de kilos. Il se souvenait moins du climat que des bons moments qu'il avait passé ici. Et ça devait bien être les derniers bons moment qu'il ait passé avec son père. C'était peu de temps avant que ne débute son entrainement intensif, peu de temps avant que le vieux con ne commence à se renfermer. Il ne savait pas s'il devait aimer cet endroit, ou bien le détester. *

Akta : si vous ne venez pas à l'académie, je vous propose qu'on se retrouve ce soir ici. On visitera la Citadelle ensemble si vous voulez.

* La citadelle. Il en connaissait un bout, ou du moins, il aurait pu dire ça il y a plusieurs années. La ville avait du pas mal changer depuis. Peut-être... peut-être que visiter la citadelle tous ensemble ne serait pas une - si - mauvaise idée, bien que ça lui déplaisait un peu, pour une raison qu'il avait du mal à expliquer. Il n'aimait pas être tributaire des autres. Il aimait l'indépendance. Il n'aimait pas la solitude pourtant, il cherchait toujours à être entouré ; mais il n'aimait pas planifier. Il était quelqu'un de spontané, et quand on est en groupe, il faut souvent planifier. *

Kawa : c'est entendu ! À ce soir alors !

* Il ne s'était toujours pas décidé. Ses deux compagnons se séparèrent rapidement, avant même qu'il n'arrête un objectif dans son esprit pour le reste de la journée. Il était resté là, seul, l'air con. *

Nathanaël : tss

* Il prit spontanément une venelle au hasard, se dirigeant à l'oreille, à l'entente de rires gras et alcoolisés. Puis il se souvint qu'il n'était plus marchand, qu'il n'avait même plus de marchandises car le voyage l'en avait dépouillé. Il avait fallu manger, se chauffer, échanger... il n'avait plus de raison de se précipiter dans les auberges, les troquets, les échoppes, les coopératives. Il n'avait plus rien à commercer. *

Nathanaël : quand j'y pense... il avait déjà depuis un moment dégainé son instrument de musique dont il grattait les cordes grinçantes. quand me suis-je déjà retrouvé dans une pareille situation ?

* Jusqu'à aujourd'hui, il avait toujours su quoi faire : laisser faire. Vivre au jour le jour, apporter des marchandises à un endroit, discuter les prix, établir des alliances, en rompre d'autres... Il ne savait faire que cela. Cela, et se battre. Mais il n'aimait pas se battre, il aimait jouer. *

Nathanaël : je pourrais apprendre les airs traditionnels d'ici, ou m'initier à leurs jeux d'argent. Il se rendit compte qu'il se dirigeait toujours vers l'avenue marchande. Il s'arrêta. Ou je devrais penser à une reconversion.

* Il s'attendait à ce que son esprit vagabonde, mais il ne pensait à rien. Au bout d'une trentaine de seconde sans rien en tête, il se retourna et emprunta le chemin de ce qui se dressait le plus dans le paysage : les grandes portes. *

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[Javeldose]

Nathanaël V.Speen

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Nathanaël : nature et destination de la cargaison ?

* Cela faisait deux semaines que Nathanaël travaillait à la douane de la citadelle. Une petite routine avait commencé à s'installer. Les deux autres douaniers qu'il devait superviser n'étaient pas très finauds, mais c'était des bons gars. L'ambiance dans le service était assez bonne, et ses quota étaient sans cesse rehaussés au vu des excellents résultats. *

Nathanaël : ok. Vous avez votre fiche de route s'il vous plait ?

* Après des années dans le métier, et une bonne connaissance des routes commerciales, des marchandises de chaque région, des marchés noirs et autres joyeusetés, il ne lui était pas difficile de repérer les cargaisons suspectes. *

Nathanaël : bien. Alors maintenant madame, va falloir être un peu plus honnête avec moi.

* Entre ses propres contacts, et les contacts que lui avait fourni la hiérarchie, il avait même connaissance de certaines transactions entre les grands pontifes des trafics illégaux. Encore une chose qui lui serait utile sur son CV. *

Nathanaël : si vous arrivez à trouver de la soldanelle et des orchis vanillés au royaume de la terre, vous êtes une sacrée championne. Ces herbes sont gourmandes en eau et poussent à 3000 mètres d'altitude. Je vous conseille de jouer carte sur table avant que je ne vous mette au trou pour contrebande, falsification de document, refus d'obtempérer, et certainement d'autres petits chefs d'accusation pour la route.

* Parce que faut pas déconner avec le boulot bien fait. *

Nathanaël : quelle bande d'amateurs. On faisait parti des derniers vieux briscards du métier il faut croire.

[Guru givré]

La Madame avec sa cargaison a le front qui se couvre d'une sueur froide malgré son calme apparent.

-Et qu'est-ce qu'un fils de l'eau tel que vous en sait ? Je les ai ramené des montagnes du Nord, près des Temples de l'Air.

Elle a un certain aplomb, faut le reconnaître. Mais elle ne connaît visiblement pas la diversité et l'originalité de ton curriculum vitae.

[Javeldose]

Nathanaël V.Speen

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Nathanaël : les montagnes du nord, hein ?

* Il levait la carte de travail au ciel pour en juger l'authenticité. Il n'était pas en présence de faux, ce qui devenait de plus en plus intéressant. *

Nathanaël : madame, j'aimerai le nom de votre employeur.

* La jeune femme répondait d'un air hautain mais peu assuré. Dans ce genre de situation, la profession montrait les crocs plutôt qu'elle ne courbait le dos. C'était un duel dans lequel il fallait détourner l'attention des douaniers sur son excentricité plutôt que sur sa marchandise. Sauf que cette fois, Nathanaël était du coté de la douane. *

Nathanaël : oui je sais qu'il est inscrit sur votre carte, je sais lire. Et je sais lire aussi le nom de votre fournisseur sur votre fiche de route.

* Plusieurs collègues venaient en renfort et commençaient déjà à condamner et sceller la marchandise pour expertise. Ses deux camarades s'étaient petit à petit discrètement placés derrière la marchande depuis le signal. *

Nathanaël : Fuuïn est un nom d'emprunt bien connu de Tommy La Fouine-Taupe. J'espère que vous saurez nous apporter quelques explications au poste, histoire de tout mettre sur le dos de votre société et vous déresponsabiliser.

* La femme haussait le ton. *

Nathanaël : si vous souhaitez vraiment une explication, vous apprendrez que la Grande Soldanelle préfère les sols calcaire et se ramasse deux mois plus tôt dans l'année. Ce que vous avez là est de la soldanelle alpina - oh je sais, elles se ressemblent beaucoup pour les non-avertis, et ça explique que vous ayez pu passer deux douanes sans encombre. Mais il se trouve que cette espèce est endémique de la région argileuse du temple de l'air Boréal et que sa commercialisation relève de la GCEM* et non de la CMRT** comme l'exige l'arrêté sur les échanges des espèces endémiques. Mais vous le saviez, n'est-ce pas ?

* Partout dans le monde, les régions bordant les temples de l'air étaient riches d'une faune et d'une flore que l'on ne retrouvait souvent nulle part ailleurs, car leur habitat était le rassemblement de plusieurs spécificités locales comme la nature du sol, le climat, la pression de l'air ou le type de nourriture. Les espèces s'y développant étaient des denrées rares - et chères - dont l'exportation était rigoureusement contrôlée, et étaient source de permanente contrefaçon ou contrebande. Nathanaël avait eu sa curiosité titillée par les dates de cueillette : les soldanelles poussent sur des sols printaniers au début de la fonte des neiges. Ça faisait belle lurette qu'il n'y avait plus de neige sur les plateaux du RT, contrairement aux flans argileux des temples de l'air Boréal et leur climat plus doux en cette période de l'année. *

*GCEM : Guilde des Commerces, Échanges et Marchands dont le siège est basé à Républic City
**CMRT : Confrérie des Marchands du Royaume de la Terre

[Guru givré]

La femme pâlit, comprenant peu à peu qu'elle n'a pas affaire à un bleu. Loin de là, même.

-Non... c'est impossible. Mais... Mais ! Qu'est-ce que vous faîtes là à travailler pour des phoques ?!

S'exclama-t-elle, faisant tomber le masque. Tu ne la connais peut-être pas, ce qui ne serait pas étonnant au vu de son physique passe-partout - mais elle, elle semble te connaître très bien. Faut croire que malgré ta discrétion, tu es relativement connu dans le "milieu".

[Javeldose]

Nathanaël V.Speen

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Nathanaël : il faudrait peut-être vous mettre au goût du jour quant à la définition du mot "free-lance" très chère.

* il fit signe de la main à ses hommes pour que l'on empoigne la jeune femme afin de la mener au poste. *

Nathanaël : vous m'intéressez. Néanmoins, comme je suis dans l'obligation de vous déclaré officiellement en état d'arrestation, je ne suis pas habilité à poursuivre votre interrogatoire sans l'approbation de mes supérieurs. Vous allez donc suivre mes collègues. Soyez informée que vous êtes placée en examen douanier et que cela prend effet immédiatement. Vos permis et agrégations sont ainsi suspendus dès à présent, votre cargaison est saisie et retiré de la vente pour expertise, et vos fournisseurs seront rapidement mis en accusation par l'intermédiaire des forces de l'ordre du pays accueillant - ici vraisemblablement le royaume de la terre. Quant à votre employeur, il devrait être rapidement informé de tout cela, et il devra comparaitre afin d'être confondu aux accusations qui pèseront contre lui. Si vous n'avez pas tout bien saisi, ne vous en faites pas, d'autres que moi vous répèterons tout cela une fois au poste.

* Il notifia l'heure sur son préavis d'arrestation. *

Nathanaël : allez on l'embarque.

* Direction le poste. *

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[Javeldose]

Nathanaël V.Speen

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* Elle semblait s'être volatilisée. Impossible de la trouver aux alentours de la caserne ou des chemins de ronde auxquels il l'avait croisé plusieurs fois ces dernières semaines. *

Nathanaël : 'chié. C'est toujours quand on a besoin d'elle qu'elle disparait !

* Il fut accosté par un gamin. Sa veste, un peu trop longue au niveau des manches, avait un badge du service du courrier. On avait visiblement donné une description de Nathanaël à l'adolescent, avec un message à délivrer. Le fils du feu le remercia de quelques piécettes. *

Nathanaël : qu'est-ce que c'est ?

* Il déplia la missive *

Bonsoir Natanaël,

Je te dis "Bonsoir" car aux vues de tes activités actuelles, je suppose que tu n'auras probablement pas le temps de lire cette lettre avant la fin de ton service.

Quoi qu'il en soit, si je ne t'écris que maintenant, c'est en partie pour t'informer de mon départ du Pôle Sud. Nous n'avons jamais été en très bon termes toi et moi, sûrement que nos personnalités respectives ne s'accordaient pas. Cependant, au vu du temps passé ensemble à voyager il n'y a encore pas si longtemps, je me devais de t'en informer. Je me doute que de telles attentions te laissent indifférent, mais en réalité je n'écris ces lignes que dans mon intérêt, car je considère que je devais le faire.

Maintenant, ce que tu en penses en réalité m'importe peu.

Cela dit, je souhaitais tout de même te féliciter de ton nouveau poste. Je n'ai pas eut vraiment beaucoup de détails mais il me semble être relativement important. Douanier si je ne m'abuse (du moins quelque chose dans le genre...)

Pour conclure je ne peux que te souhaiter la vie la plus agréable possible. Je doute que l'on se revoit un jour.

Adieu,
Un loup errant

Kawa Ishi

Nathanaël : ce fils de la terre...

* Il eut une envie folle de déchirer la lettre. *

Nathanaël : quel chien !! J'aurais du lui botter le train quand j'en ai eu l'occasion !

* Le papier noircit à l'emplacement de ses doigts. Il le lâcha précipitamment. *

Nathanaël : merde...

* Il inspira profondément, se baissa, et ramassa le courrier. Il en relit quelques phrases avant de le plier et de le ranger dans l'intérieur de sa pèlerine. *

Nathanaël : "me laissent indifférent"... as-tu à ce point rien compris ?

* Il reprit sa route à la recherche de Nauja, énervé. *

Nathanaël : crétin...

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[Le Tribun]

LYSSANDRE

*Et finalement, à l'instar d'autres immigrés illégaux du Pôle Sud, Lyssandre est lachée dans le port par la douane de Republic City. Elle est sur le port, sans rien, toute seule. Sans rien...

Quand elle crut voir quelqu'un qu'elle ne pensait ni n'espérait revoir en fait.

Mako.

Qui lui faisait "coucou" de la main.*