[CIT] Le Palais Citadin

[Iluq]

*Je suis le valet dans le salon d'audience et j'attends, seul (je suppose), qu'on me fasse rencontrer ladite personne. Bien sûr, j'ai la tête découverte, donc tout le monde peut voir ce que je suis.*

[Kishi Tanaraq]

"Comme elle" ? Kishi ne s'attendait pas à rencontrer cet individu aussi rapidement. Même sous son voile, il est possible de distinguer ses expressions. Deux lignes blanches se froncent délicatement au-dessus d'un regard désabusé. Elle se tient droite et digne, les mains jointes.

- À moins qu'il ne soit sur son lit de mort, il n'y a aucune urgence à ce que nous soyons présentés. Qu'il rende donc hommage à ma grand-mère en premier, je ferai de même.

La jeune femme n'avait jamais été en bonne relation avec Nauja, pas mauvaise non plus. Mais cette initiative commençait à faire pencher la balance. Du mauvais côté. Elle n'appréciait pas qu'on lui force la main, et le général avait servi suffisamment longtemps sous les ordres de sa grand-mère pour comprendre le sous-texte.

[Guru givré]

KISHI

*Le Colonel acquisce.*

-Je vais faire passer le message. Je suis désolé de vous avoir dérangé avec ça mademoiselle.

*Il la salue une dernière fois et la quitte pour transmettre le message. Du reste, un valet vient la chercher pour la conduire avec le reste des dignitaires vers le bûcher funéraire installé sur la Grand-Place de la ville.*

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ILUQ

*Un autre valet vient trouver Iluq pour lui annoncer que la rencontre aura lieu après la cérémonie. Il guide donc Iluq avec le reste des dignitaires vers la Grand-Place où aura lieu l'incinération.*

[Guru givré]

*Iluq et Kishi, chacun de leur côté, entrent dans la grande salle de réception du Palais Citadin. Les serviteurs s'étant mis à l'œuvre toute la matinée, de nombreuses tables ont été dressées et garnies de plats originaires de toutes les Nations, afin de satisfaire les délégations étrangères.

Kishi est invitée à prendre place avec la famille proche, dont son oncle Taka et quelques cousins très éloignés dont elle se rappelle à peine le nom. Plus loin, à la table "politique", les ambassadeurs et dignitaires des autres Nations prennent place aux côtés de la nouvelle Matriarche. La jeune femme croit reconnaître quelques soldats de la Nation du Feu en uniforme d'apparat. Ceux-là ne sont probablement pas des dignitaires dûment mandatés, mais probablement des membres de la "force d'aide" gracieusement envoyée par la Nation du Feu. Une force d'occupation déguisée qui les tient à la gorge en somme.

Un ballet de visiteurs défile devant la table de la famille, jusqu'à ce que le Colonel Agloolik vienne personnellement chercher Iluq pour le présenter à Kishi.*

-Mademoiselle, voici le jeune homme que je voulais vous présenter, Iluq Tikaani de la Tribu du Loup-Garou.

*Vu que la scène se passe en intérieur, le jeune Loup-Garou a été contraint de retirer sa capuche. Ses longs cheveux blancs sont clairement visibles et tranchent avec la jeunesse de son visage. Tous les regards de la table sont tournés vers lui.*

[Kishi Tanaraq]

Kishi, son voile retiré pour le repas, ne peut que pincer des lèvres devant le manque d'étiquette et de discrétion du colonel. Ils ignoraient tous de ce qu'elle venait de traverser, le deuil et la découverte de sa capacité à interagir avec les esprits. Enfin, au moins de celui des morts. La jeune femme ne voulait qu'un peu de paix mais l'univers en avait décidé autrement. À sa plus grande frustration !

Elle sent tous les regards posés sur elle et sur l'illustre inconnu qu'on meurt tant de lui présenter. La fatigue et la colère ont raison de son sang-froid (haha) :

- Colonel Agloolik, avez-vous perdu votre tact avec la mort de ma grand-mère ou estimez-vous son utilisation superflue parce que je ne suis que sa petite-fille ? Vous ne pouviez tout simplement pas attendre la fin du repas pour faire cette entrevue selon un protocole plus respectueux de mon deuil ?

Elle avait espéré garder un ton calme et sec, mais ne put tout à fait l'empêcher de monter. Elle sentait les larmes venir mais n'en avait cure.

[Iluq]

*Comme prévu, je suis presque traîné de force devant la pauvre Kishi qui n'a pas l'air d'apprécier du tout la démarche du Colonel. Bon, la situation est tout simplement horrible, et le malaise provient de plusieurs sources en même temps.*

Au secours.

*Je balbutie.*

-Je suis sincèrement désolé, je ne voulais pas... Je suis... Désolé pour votre grand-mère, Mademoiselle.

[Kishi Tanaraq]

Kishi leva la main pour interrompre les excuses balbutiées du pauvre hère qui se retrouvait bien malgré lui dans une situation délicate. Et malheureusement pour lui, il faisait les frais de la... diligence du colonel.

- Assez. Vous m'avez l'air pressé, alors autant en finir. Dans mes appartements. Maintenant.

Elle se lève et se dirige d'un pas ferme et raide vers un accès latéral de la salle de banquet. Sans même un regard en arrière pour savoir si on la suivait.

[Guru givré]

*La réaction de Kishi laisse toutes les personnes attablées perplexes, et Algoolik a droit à quelques regards froids et désapprobateurs. Il se détourne et pose une main sur l'épaule d'Iluq pour le pousser à suivre Kishi.

Ils se retrouvent donc à trois dans un accès latéral de la salle de banquet. Agloolik reprend la parole en premier.*

-Je crois qu'il y a méprise sur mes intentions. Je voulais juste pour le présenter pour discuter plus tard. Maintenant que les choses sont faites, je vais vous laisser discuter. Mes condoléances, mademoiselle.

*Et il s'écarte pour partir.*

[Kishi Tanaraq]

En entendant les pitoyables justifications du colonel, Kishi semble être à deux doigts d'exploser. Ce qu'elle fait lorsqu'il s'apprête à les laisser en plan, deux parfaits inconnus qui n'ont aucune idée de pourquoi ils sont là ni de ce qu'on attend d'eux.

- Pas si vite, colonel ! Pourquoi avez-vous amené cette personne pour que je discute avec elle au juste ? Pourrais-je savoir qui a eu cette idée et ce que vous attendez de nous ? Parce qu'ils semblent que tout le monde a envie de nous réunir pour des raisons connues de tous sauf de nous ! J'espère pour vous que ce n'est pas une tentative ridicule de nous marier parce que ce serait outrageusement déplacé !

La jeune femme était furieuse.

[Iluq]

*La situation est de plus en plus malaisante et de moins en moins claire. Voilà maintenant que le Colonel me laisse seule face à cette jeune femme affligée alors que je n'ai pas la moindre idée de quoi lui dire.*

-Heu... Mon Colonel ?

*Je n'arrive pas à produire quelque chose de plus intelligible que ça.*